En vieillissant…

Se dégrader avec le temps!

Que vais-je perdre d’abord?

Pouvoir marcher? Garder ma tête?

Perdre la communication avec les autres, voilà quelque chose qui m’effraierait profondément!

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Respect, les Gilets!

Il craindrait les gilets,
S’ils occupaient l’espace.
Il les prend au filet
Et leur crache à la face.
Il veut croire qu’il les soumet.

Ne pas être exposé,
Sur la place publique.
Et vous en dégager!
Montre bien sa vindicte,
Le pouvoir à protéger!

Tu voudrais nous faire peur
Et bien les isoler.
Je sais où sont mes frères.
Tu ne peux me tromper.

Tu te montres réfractaire
Aux vérités premières.
Tu te montres adversaire
Aux demandes primaires.

D’autres tyrans l’ont fait. On le sait!

A quand la démocratie?

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Au temps jadis!

Pieds dans la mare aux grenouilles,
L’eau n’arrive qu’aux genoux.
La belle mare s’est asséchée.
Pauvre en vie, riche d’engrais!

Adieu, les bêtes qui grouillent.
En une flaque laide, de boue,
La belle mare s’est transformée.
C’est fini. Plus rien après!

Si ce n’est pas ça, c’est ci
Et les cycles sont détruits.
Si ce n’est pas ci, c’est ça.
Et le vivant périra!

C’est la nature qui dérouille.
L’humain la met à genoux.
Bientôt, ils vont l’achever.
Car ici, rien n’est sacré!

On ne l’emportera pas au paradis.

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L’effet domino?

A la queue leu leu,
En marche, tout le monde.
A la queue leu leu,
Tout droit vers la tombe!





Ils nous envoient une sonde.
Merci, j’ai déjà voté.
Ils nous envoient une bombe.
Tous les êtres sont menacés!

Dis-moi, qu’est-ce que tu fais,
Dans la rangée d’à côté?
C’est tout qui disparaît.
On ne se voit qu’à moitié!

Allez, debout tout le monde!
On se remet en rangées.
Avant que la nuit ne tombe,
Dépêchons-nous d’oublier!

Pleurent les anges!

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Wild Chipie

Dernière lueur sur l’étang!

Un nénuphar triste, au regard bancal.
Il transporte la neige sur sa fleur pâle.
Il oscille au gré d’un frais vent banal.

Dernier sourire pâlot,
Il se plie, il se noie.
L’ancre le tire sous l’eau.
Il devient boue en bas!

Sourire à la lune et profond naufrage.
Sa fleur, à la lune, est Luciole en cage!

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Autolâtre!

Entends-tu le ramage
Du beau coq à plumage?





Il ne chante pas bien.
Il gueule tôt, le matin.
Nous envoie au turbin.
Le dimanche, même refrain!

Beau, son chant matinal.
Car il s’adresse à tous.
Tant qu’il n’est que bestial,
Il n’a rien qui repousse!


Entends-tu le ramage
Du beau coq à plumage?

Un poitrail bouclier,
A cocarde bleu, blanc, rouge.
Les deux pieds dans l’ fumier,
Deux neurones qui bougent!

Les ergots repliés,
Il a l’air d’un manchot.
Son discours est à chier.
Se croit sorti du lot!

Effrai hexagonal,
Faux-jeton entre tous.
Le repli national,
C’est notre honte à tous!

Entends-tu le ramage
Du beau coq à plumage?

A quel autre animal, voudriez-vous ressembler?

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Cloportes, fuyant la pluie!

Cloporte, être grégaire et lucifuge, fuyant la Lumière!

Comme deux insectes de la même espèce, se moulant à l’anfractuosité d’une écorce. Le plus grand a replié ses élytres pour protéger le plus petit. A l’abri de ce bouclier, serrés l’un contre l’autre, on regardait tomber la pluie!

Vite, sous cet arbre, collés à l’écorce! Je t’ai donné ma veste. Je t’ai frotté pour te réchauffer. Je t’ai serré contre moi. D’à côté de ta tête, tes lunettes étaient pare-brise mouillé. Sous le vent glacial, serrés l’un contre l’autre, on regardait tomber la pluie!

On n’a pas attendu la fin de l’averse pour se mettre à courir. Mauvaise idée!

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Conte à dormir debout! (suite)

— Alors, ça s’est arrangé, tes histoires de lutins?
— Bin, non! Je dois tout ranger, sinon il me vole tout .
— Qu’est-ce qu’en disent tes parents?
— Ils disent que je n’ai qu’à ranger mes affaires!

Un mal pour un bien, on dirait!

— Bon, je vais réfléchir à un moyen de t’en débarrasser. Je ne sais même pas si on peut, d’ailleurs. Tu devrais continuer à bien ranger d’ici là. Cela risque d’être long!

— Même que! Même que quand on va faire dodo ailleurs, il vient aussi!

— C’est normal qu’il te suive partout. Des fois qu’il y aurait des jouets à découvrir!
Un lutin, c’est comme un enfant. Il ne partage pas ses jouets. Mais il prend facilement ceux des autres.
Un lutin, c’est un nain de poche. C’est magique et ça peut entrer partout, se cacher partout!
Un lutin, ce n’est pas idiot. Il sait ce que sont une porte, une poignée, une clef. Là, il doit être dans la poche de ton père. Vous partez. Alors lui, il suit les clefs!

Si tu ne veux pas l’emmener, on peut s’en occuper. C’est facile.
Tu attaches un de tes jouets au pied de ton lit, avec une corde bien serrée. Le lutin va regarder la corde, le jouet, le jouet, la corde.
Il est impressionné. Il se dit que le jouet est sûrement plus important qu’il ne le pensait. Il va rester là, à le regarder. Il oubliera totalement votre départ.

— « Papa! On a de la corde? »

Avec Papa!

— « Dis, mon bonhomme, on va y aller. Va chercher tes affaires! »

— « J’peux pas, j’peux pas. Je ne peux pas parce-que c’est le lutin qui les a volées. » Il rit!

— « Pas avec moi, mon p’tit gars! De Un, je connais l’histoire. De deux, le lutin ne vole que les jouets. Tout le monde le sait. De trois, file chercher tes affaires. On s’en va!
Va chercher tes affaires. Sois tranquille. Ton camion de pompiers, je l’ai déjà attaché. On peut y aller. »

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Avec, Avec! ( On déclenche les hostilités.)

Casquette, casquette!
Avec, le soleil peut bien taper.

Lunettes, lunettes!
Avec, je peux tout regarder.

Chemisette, chemisette!
Avec, je suis bien aéré.

Menottes, menottes!
Avec, je me suis bien lavé.

Culotte, culotte!
Avec, mes fesses sont bien serrées.

Tes bottes, tes bottes!
Mais non, maman, c’est l’été.

Survèt, survèt!
Avec, mes jambes sont protégées.

Chaussettes, chaussettes!
Avec, j’aurai chaud aux pieds.

Baskets, baskets!
Avec, je peux bien marcher.

Le voilà qui secoue ses pieds, l’enfant tout habillé.
Le voilà tout habillé, l’enfant qui secoue ses pieds.

Je suis prêt. Maintenant, je peux aller jouer!
As-tu pensé à déjeuner?
Mince!

Girouette, girouette!
Dit l’enfant qui ne sait plus où aller.

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Pleurette, le Hérisson et la Larmière!

( ou conte pour tes enfants à toi )

Quand elle était petite, Pleurette vivait avec ses parents dans une chaumière, à l’orée du bois. Pleurette n’était pas son vrai nom. Mais tous l’appelaient ainsi, ses parents et ses amis de la forêt.

Son père était bûcheron. Pleurette l’accompagnait souvent. Pendant qu’il travaillait, elle se promenait et jouait avec les animaux. C’est Bobby, le hérisson, qui la chaperonnait. Il la ramenait toujours à son père avant que celui-ci n’ait rangé ses outils, prêt à rentrer.

Pleurette rassurait les animaux, les câlinait. Elle versait bien quelques larmes parfois. Mais, c’était des larmes de joie.

L’automne arrivait. Ce matin-là, comme presque tous les jours, elle alla retrouver Bobby. Le hérisson ne l’emmena pas jouer, cette fois. Il lui parla. Il avait quelque chose d’important à lui montrer. Surprise par son ton sérieux, Pleurette le suivit sans discuter.

— Tu sais que la chasse est ouverte, Pleurette?
— Oui et à chaque coup de fusil, j’ai envie de pleurer.
— Tes larmes vont beaucoup nous aider. Regardes!

Il lui montra une fontaine asséchée , au centre d’une clairière, dans un endroit caché. Un endroit magique et secret! Bobby se tint devant la petite fille impressionnée. Oui, c’est un endroit magique, comme il y en a encore quelques-uns dans la forêt. Voici la Fontaine de la Larmière. Malheureusement, elle est tarie. Quand elle coule, tout animal blessé à la chasse peut y être guéri. Tout animal tué à la chasse peut y être ranimé. Quand la fontaine coule, la chasse ne tue plus. Les animaux meurent de mort naturelle.

L’enfant comprenait ce qu’il disait. Peut-on rendre à la fontaine son pouvoir? Oui, on le peut et on va le faire. Ton père, cette nuit, va venir y accrocher la Larmière et dire la prière. Après ce sera à toi de jouer. Tes parents sont nos plus grands alliés. Rentres vite chez toi. Ils t’attendent et vont tout t’expliquer. L’histoire de la Larmière, sa mère la lui avait souvent contée.

Quand nous avions ton âge, nous nous désespérions du sort des animaux à la période de la chasse. Un jour, nous avons rencontré Bobby. Avec son aide, nous avons redémarré la Fontaine de la Larmière. Plus d’animaux victimes de la chasse! Les chasseurs nous détestaient.
Toute larme versée pour autrui est sacrée. Elle a le pouvoir de guérir, si c’est une larme de Pleurette . Une Pleurette est une enfant choisie par la forêt, ses larmes sont bénies. Elles soignent et remplissent la Larmière qui permet à la fontaine de fonctionner. Ta mère a été la dernière Pleurette, puis nous avons grandi et son pouvoir s’est amoindri.
Depuis, avec le temps, les gens se sont de moins en moins intéressés aux animaux. Peu de larmes sont encore versées pour eux et la fontaine est tarie.
Bien, maintenant je vais me rendre à la fontaine pour accrocher la Larmière. On ne doit pas attendre. Ta mère va t’expliquer ce que tu dois faire, si tu veux être la nouvelle Pleurette.

Pleurette était émue. Ses parents étaient bien les alliés de la forêt. Sa mère faisait pousser des fleurs vertes et bleues, dans des parterres, autour de la chaumière. Elle les arrosait des rares larmes qu’elle pouvait encore verser, maintenant qu’elle était adulte. Elle faisait des onguents avec ces belles fleurs. Son mari entretenait la forêt et utilisait les onguents pour soigner les animaux blessés qu’il rencontrait.

« Je dois pleurer beaucoup? », demanda la petite à sa mère. Non, pas du tout. Va vers les animaux blessés. Bobby t’accompagnera. Occupes-toi d’eux. Soignes les avec les médicaments que je vais te donner. Pleures simplement quand tu as envie de pleurer. Ne te forces pas. Toute larme que tu verseras emplira la larmière magique d’une grande quantité d’eau bénie. Bobby dit que le secret de la Fontaine de la Larmière, c’est la compassion d’une Enfant-Pleurette. Il dit que tu es prête.

Le lendemain, Pleurette partit d’un pas décidé retrouver Bobby. Toute la journée, ils recherchèrent les animaux blessés par les chasseurs. Pleurette les soignait, les cajolait. Elle pleurait beaucoup de les voir si souffrants, si inquiets.

Le temps passa doucement, comme cela se passe là-bas. Pleurette passait presque toutes ses journées dans les bois. Armée de sa petite trousse de soins, elle s’était faite infirmière.
Dans la clairière, la Larmière avait énormément gonflé. L’eau commençait à se répandre dans la fontaine asséchée.

Les parents de Pleurette la réveillèrent de bonne heure, ce matin-là. Elle apprit que la fontaine fonctionnait désormais. Son père lui dit d’aller à la clairière où Bobby et ses amis l’attendaient pour la remercier. Sa mère la prit par les épaules et lui dit: « Les chasseurs ne vont pas t’aimer. Fais en sorte que cela puisse durer! »

C’est un conte, certes. Mais saches que, quand tu vas aux bois, c’est comme si tu entrais chez quelqu’un. Tu entends les oiseaux, déjà? Alors, c’est que c’est habité!

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