C’est quoi, ces frontières, ces pays, ces lois, ces haines? Goulag, Palestine, Auschwitz sont, parmi les fleurs, des Chrysanthèmes Que l’on dépêche vers nos morts à la petite semaine .
Quand on dit : A nos courageux soldats, c’est qu’ils sont morts, déjà!
Des morts, sans raisons valables, on ne voit ça que chez l’homme!
Je te rencontre au buffet. Ah, bouffer, pour toi, c’est le Graal. La moitié du Graal, tu repères tes belles! L’air de rien, matois, tu enregardes les dames. Toutes les dames, qu’elles soient seules, mariées ou pas. Tu manges tranquille, prédateur viril, et puis, posément, tu bois. Tu discutes avec les convives que tu croises, en toute élégance, ma foi.
Tu discutes avec nous, maintenant. Ton regard indique quelles sont tes proies. Tu dis, plusieurs fois, combien tu es bien avec ta reine. C’est comme ça, à chaque fois. Il y en a toujours des comme-toi.
Vraiment, je ne te comprends pas. Tu es vieux comme Mathusalem. Tu n’en chopes pas tant que ça. Laisse donc la place aux jeunes. Enterre tes noix, une bonne fois!
C’est une voix qui vient Du fin fond des temps. Doux-amère et prospère, C’est elle qui te soutient, Dans tous tes tourments. Une voix solitaire Qui, toujours, t’entretient, En gagnant-perdant, De ces douleurs sévères, De ce monde qui est tien, Des bonheurs d’antan. Elle fait que tu espères!