En ces temps!

En ces temps de malheur,
De rumeurs acérées,
Et d’humeur violacée,
Il paraît qu’il est l’heure
D’aller tuer ma moitié!
Je préfère la chaleur,
De la voir exister!

En ces temps de malheur,
Il nous faut résister.
Il nous faut exporter
Ces instants de bonheur
Qui nous font espérer.
Je préfère être un coeur,
Friant de palpiter!

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Finir seule, triptyque!

Finir seule 1!


Une enfance-escapade,
Des goûters-limonade.
La douce odeur des près
Te faisait voyager.

Un mari, une façade,
Un amour-mascarade.
Le ménage, la télé,
Une vie confinée!

Il est mort d’une passade,
Tu es tombée malade.
Ton enfant s’est barré,
A force de s’ennuyer.

Ta télé-camarade,
Pour toute rigolade.
Ton corps s’est épuisé,
Tu ne sais plus nager.

Tu es restée en rade
Et pour toute balade,
Tu te rends au cimetière,
Pour parler à ta mère!



Finir seule 2!

Je te vois, du matin,
Parler avec tes mains,
Danser avec tes pieds,
Déjà bien énervée!

Tu te rends à l’église,
Pour trouver une assise.
Tu es bien apaisée.
Alors, tu peux rentrer.

Tu parles à tes oiseaux,
Tu leur donnes de l’eau.
Tu te sers un café,
Attaques tes mots-croisés.

Une sieste, une balade.
Ta maison est bien crade!
Tu te prends à parler
A ceux de ton passé.

Ta soirée vire au drame,
Tu détestes ton âme.
De l’alcool, des cachets,
Tu t’endors à jamais!


Finir seule 3!

Des repas-rigolade,
Des soirées-embrassade,
Tu t’es vite amputée,
Pour bien tout gendarmer.

Tu refuses les aubades,
Traites les gens de malades.
Tu préfères t’isoler
Et puis, tout critiquer.

Et dans ta vie bien fade,
Tes soirées-engueulade,
Trop vite tu t’es cachée,
Aigrie et renfermée!

Tu ne prends plus de douche,
Tu gardes fermée ta bouche.
Tu préfères surveiller
Le voisin d’à-côté.

C’est ta vie que tu brades,
Espèce de malade.
Dépêche-toi, c’est l’été.
Tu peux encore changer!

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Improbable Demain!

Une sauterelle dentée
Crache, pour nous aveugler.
Et un vieux turlurin
Boit un coup, dans son coin!

Le monde a bien changé.
Il fait chaud, des années.
Des rivières asséchées,
Sort le chant des damnés.

Cet arbre aux gousses exquises,
C’est lui qu’on dévalise.
Et le vieux turlurin,
Lui, marmonne, dans son coin.

Le monde a bien changé.
Il n’est qu’eau, des années.
Et, des rivières noyées,
De gros sauriens sont nés.

La bête aux dents fiévreuses
Te regarde, car elle creuse.
Et le vieux turlurin
Remet son galurin.

Le monde a bien changé.
Il fait nuit, des années.
Le froid nous gèle les pieds.
On est, tous, condamnés.

De tes yeux affamés,
Tu regardes ton aîné.
Et un vieux turlurin
Se remet en chemin!

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Rien qu’une ondée!

La terre est une serre.
Faut qu’on la désaltère.

Une ondée est tombée,
M’a trempé tout entier.
Et, en plus, j’ai glissé
Sur du pollen mouillé.

Je dois vite me rentrer.
Je dois vite me soigner.
La pluie s’est arrêtée.
Elle n’aura pas duré.

Cette pluie de misère
Ne dessoiffe pas la terre.

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Là, ça craint!

Quelque chose s’est passé,
Fond de l’air changé.
Une humeur délétère
A envahi la terre!

Les oiseaux effacés,
Les insectes énervés.
On regarde, tous, en l’air.
Une ombre est sur la terre!

Des nuages chargés,
La grêle va tout hacher.
Va pleurer ta misère,
Petit peuple de la terre!

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Soir de canicule!

Je rejoins ce nuage laiteux où je dépose mon sommeil. Enfin, ce monde fabuleux où tout me précède. Je me couche, je m’endors et je me lève!

D’une terrasse bleue, je regarde un grand champ herbeux et, au loin, deux soleils. Sur une échasse, un abomiffreux peint des nuages et chancèle. Son pot de couleurs se renverse et s’écoule en rivière.
Plus rien, alors, ne protège du chaud ce monde aux criquets gourmands qui lorgnent vers moi, maintenant.

Je me recouche, dans mon rêve, pour aller ailleurs.

Je suis chez moi. J’ai du trouble avec ma chaudière.
Trop chaud, l’air me cuit la peau. La sueur colle mon dos.

Je crois trouver un monde avec de l’eau, mais voilà que je me réveille.
Je regrette de ne pas avoir chercher, plutôt, le monde du vent.

J’aurais pu me confier à ses courants d’air.

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Par-devers moi!

Je suis une main d’oeuvre à façon,
Une sous-merde, dans mon entreprise.
Humble, dans toutes les occasions,
J’ai trouvé, ici, mon assise.

Je suis véhicule d’occasion.
Je ne vaux rien, à la reprise.
Je file dans la bonne direction,
Tout droit vers la terre promise.

Je ne suis pas contrefaçon,
Malgré mes humeurs indécises.
En moi, j’ai bâti ma maison.
En moi, je construis mon église!

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La parade!

Monsieur Rouflaquette
Met ses grosses lunettes.
Il crie, à tue-tête :
« La parade est prête! »

Monsieur Biscoteau
Fait son numéro.
Il tord des cerceaux,
Pour ses animaux.

Le soldat de bois
Fait marcher au pas
Deux petits chamois
Et un très gros chat!

Madame Libellule,
C’est la funambule.
Elle monte dans une bulle
Et puis, elle bascule.

Le clown Pimpin
Joue du tambourin.
On tape dans nos mains,
C’est bientôt la fin!

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Tu tournes en rond!

Malheureux comme la pierre,
Tu hoches le menton.
Le niveau de ta bière
Est ton seul horizon.

Tu répètes: « Mort aux vaches! »,
Toute la sainte journée.
Ta joie, tu la recraches,
Comme un chewing-gum mâché.

Tu rumines tes malheurs,
En papillon blessé.
Tu exportes ta douleur
Sur celui d’à côté.

On a, tous, des tracas.
On a, tous, mal aux pieds.
Mais, c’est cette vie-là
Qu’il nous faut assumer.

Je ne suis pas comme toi.
Je préfère avancer.
On dirait bien que, toi,
Tu préfères reculer!

Grand merci pour la bière.
C’est tard, je dois rentrer.
Si, demain, on t’enterre,
Ce sera sans regrets!

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