Confinémoi, n°2!



Comme vous, je suis tout seul,
Un micro-confiné.
Tout seul avec ma gueule
Et l’odeur de mes pieds!

Du fond de mon linceul,
Je me prends à rêver.
Seul avec mon orgueil,
Je me prends à prier.

Oh dieu, ce qu’on est seul,
A vouloir s’isoler.
Seigneur, prenez mon œil
Et faites le rêver!

On est tous, sur le champ,
Un cœur de mains serrées.
Protéger l’innocent,
Honorer l’opprimé!

On est beaucoup, vraiment,
Mais on semble l’ignorer.
Mon voisin est, sûrement,
Un très précieux allié.

Créons-nous un Ensemble,
Sans plus rien délaisser.
Dansons, les pieds qui tremblent,
Avec lui, d’à côté.

Comme toi, je suis tout seul,
Un micro-confiné.
Bien seul, là, sans ta gueule,
A vouloir exister!

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Allez, debout, salope!


Si tes rêves de fric
Sont un peu calcinés,
Regarde-donc, l’Amérique,
C’est là, juste à côté.

Si tes rêves lubriques
Sont un peu tuméfiés,
C’est à cause d’un flic
Qu’on ne peut acheter.

Toi, tu rêvais de fric,
Comme d’une identité.
Un pouvoir pour sadique
Qui adore écraser!

Si tes rêves de fric
Sont un peu calcinés,
Regarde-donc, l’Amérique,
C’est là, juste à côté.

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Mon chat pète-couilles!


Je commence à dormir,
Mon chat gueule pour rentrer.
Je commence à rêver,
Mon chat gueule pour sortir!

Comme je l’ai balancé,
Il apprend à voler.
Ce n’est pas réussi,
Il est tout aplati!

S’il n’a pas bien compris,
Je peux recommencer.
Et sa tête ahurie
Me fait trop rigoler!

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Au croisement!


A gauche, y a des corbeaux.
A droite, y a des mainates.
Devant, montent les eaux.
Derrière, la terre reste plate.

C’est tout qui part à vau-l’eau
Ou qui se carapate.
On ne fait plus de vieux os.
On va crever comme des blattes!

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Courage, fuyons!


Et un pas en avant
Et un pas en arrière.
L’avant n’est pas probant,
Retournons vers derrière!

De face, on passe à pile.
Après pile, c’est verso!
Voilà que se défile
Un semblant de recto.

S’il faut sauver la face,
En courbant bien son dos,
J’ai peur que s’efface
La moitié d’un égo!

Et un pas en avant
Et un pas en arrière.
Vient bientôt le moment
De te faire ver de terre!

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La geste du chevalier Preux



Preux était un chevalier des temps passés.
C’était un chevalier des endroits reculés, aussi!
Là où il vivait, il ne voyait pas passer grand monde.

Alors, il exerçait ses talents sur les taupes, les rats et la fouine aussi. A force de protéger les biens du paysan, il s’est mis à penser comme lui.
Il a gardé son épée encore un moment et a commencé à semer-récolter.
Maintenant, il n’est plus chevalier; il a d’autres chats à fouetter!

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Confinémoi, n°1!


Confiné moi, merdasse! C’est l’automne dehors.
Je me garde à vue, des fois que je me sauve!

Je vais rater les arbres jaunes, les feuilles-mortes mouillées et ce grand vent frais qui commence à piquer!
Je me garde à vue, des fois que je me sauve!

Je vais rater la rivière aux eaux gonflées, aux berges sales. L’oiseau se tait. Le ragondin s’est déjà calfeutré.
Je me garde à vue, des fois que je me sauve!

Je vais rater la balade avec les potes, la vue de là-haut, où on surplombe ce qui vole et qui semble seul exister!
Je me garde à vue, des fois que je me sauve!

Confiné moi, merdasse! C’est l’automne dehors.
Je me garde à vue, des fois que je me sauve!

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En plongée!


Fermez bien vos écoutilles.
Voyez l’étang dans la bassine.
La goutte, là-haut, qui scintille
S’étend, en bas, sur ses copines.

Je sens l’odeur des cuisines
Et je flotte sur une eau qui brille.
J’entends le chant des voisines.
Lentement, mon eau calme oscille!

Flotter sur le lac tranquille,
Loin de ces rumeurs assassines.
Dans les joncs, comme c’est facile.
Elle est vraiment grande, la bassine!

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