C’est quoi, cette bestiole?


Je regarde cette bestiole,
Je vois pas ce que c’est.
Un insecte qui miaule
Et s’acharne à grimper?

Cette satanée bestiole
N’arrête pas de chanter.
Je crois, c’est une ciguiole,
A son air obstiné.

Et cette foutue bestiole
N’arrête pas de tomber.
Si elle se casse la fiole,
Elle veut vite remonter.

Je regarde cette bestiole,
Je sais pas ce que c’est.
Une fée, une luciole
Ou bien un scarabée?

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Le héron, à marcher!


J’ai pas pris de bouquin,
Ni de crayon-papier.
Je me pose, tel un chien,
Au bout de la jetée.

Si la brume est bizarre,
Le vent n’est pas hostile.
Et un nuage blafard
Se dirige vers la ville.

J’ai pas pris de bouquin,
Ni de crayon-papier.
Toute façon, j’y vois rien.
Je sais pas dessiner.

Une claquée de nageoires,
Un clapotis tranquillle.
Au bout du promontoire,
On se croit sur une île.

Je vois plus le chemin,
Je vais devoir rentrer.
Une chouette crie au loin.
J’essaie de l’imiter…

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Parfois, la neige est si blanche!


Je nais dans une aube sans nuances,
Où le soleil est étranger.
Je marche sur l’ombre de l’enfance,
Pour lui apprendre à avancer.
C’était hier encore, je pense,
Que je cherchais à exister.

Je vis dans un caisson étanche
Que je m’efforce d’oublier.
Et, parfois, la neige est si blanche
Que je ne sais plus quoi penser.
Si, dés lundi, j’attends dimanche,
J’ai pas le goût de me hâter.

Je meurs dans une folle absence,
J’ai passé ma vie à douter.
Et pour un instant de présence,
Je suis prêt à tout redonner.
Alors, n’y voyez pas offense,
Je vais arrêter de parler.

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C’est mon look-camino!


C’est mon look-caniveau
Qui affole les blaireaux.
Ma tête de mort-deux-fois
Et ce râle, dans ma voix.

C’est leur look-casino
Qui distingue les blaireaux.
Leur tête de mate-moi
Et ce vide dans leur voix.

C’est mon look-camino
Que jalousent les blaireaux.
Ils ne peuvent pas faire ça,
Leur monde est à l’endroit.

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En beau parlé françois!


Las, faut-il que j’aboie
Que tu écoutilles moi?

Si je dise à mi-voix,
Tu crois c’est du patois.
Si je conte en arbois,
Tu me fais tes yeux droits.
Si je narre en gaulois,
Tu dis c’est du chinois.

C’est quoi que tu dis là?
Parle-moi en françois!

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Ah, tu veux des grimaces!

Ma tête de rides, mon oeil froid et mon oeil mort, mes dents pour mordre et ma voix de râle, tu veux ça?
Celle-là, celle-là!
T’es sûr, tu vas pas courir te cacher dans une poubelle?
Même pas, même pas!
Et ma tête de peur, au vieux chignon pas frais, derrière mes doigts d’horreur qui font clic quand mes dents claquent?
Connais pas, connais pas!
Laquelle je te fais, en première?
— Celle-là, celle-là!

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Il faut pas le toucher!


Car c’est un droit de frère
Que rester son complice.
Quoi que fasse mon frère,
Il n’y a pas de malice.

Une vie sans malice,
Sans rien à préempter.
Une sainte horreur du vice,
Pitié pour les damnés!

Et c’est mon droit de frère,
Je vais le défender.
Si tu ramènes ton air,
Je vais te l’aplater.

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