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De mon temps!

Quand on était gamins, quand on était petits, on vivait à la campagne. A part jouer, il n’y avait que les animaux, les animaux, qui nous intéressaient.

Digression,
Maintenant, ce sont les mêmes enfants. On dirait que c’est pareil. Mais il y a les jeux vidéos, la mode, le téléphone mobile.
Les enfants, de nos jours, ne savent plus grimper aux arbres. Quelle horreur, la race est en train de dépérir!
Comme elle est moue du cul et déconnectée, la nouvelle race citadine qui a été créée.

Revenons à nos moutons.

Quand on était gosses, les animaux de la ferme étaient bien gentils. On en faisait ce qu’on voulait.
Il y en avait, quand même, qui nous pourrissaient bien la vie.

A commencer par le jars des premières années.
Tous les soirs, les trois plus grands étaient envoyés chercher le lait, à la ferme d’à côté.
A mi-chemin, il y avait les oies. Et les oies, forcément, étaient sur la voie. Le mâle, le jars, (c’est comme ça qu’on dit, pour les citadins), le jars nous barrait le chemin.
Le jars attaque les pneus des autos. C’est une vraie saleté!
On en avait une peur bleue. On passait par les jardins, escaladant les clôtures, quand on le voyait.

Mais un soir, la terreur prit fin. Je n’étais pas grand, mais quand même plus que lui. Il m’a attaqué. Je n’ai pas reculé. J’avais mon idée. Je l’ai attrapé au collet d’une main. Voyant que je le maîtrisais, je l’ai soulevé en l’air, des deux mains.
C’est hallucinant comme les animaux se calment rapidement, quand on les suspend.
Depuis, non seulement il nous évitait, mais si on faisait mine de l’attaquer, il fuyait en braillant. Que de la gueule!

Autre bestiole, autre calvaire!
Un bouc, cette fois, pas énorme, mais avec des cornes de bouquetin.
Elle nous attaquait, la sale bête. Je me souviens avoir grimpé, en catastrophe, sur le seul arbre du parc où on gardait les chèvres.
Il était debout, appuyé contre l’arbre, me regardant comme s’il voulait m’assassiner.

La révolte n’a pas traîné. Nous nous sommes armés de très, très longues triques en noisetier. Je me suis mis en face. Mes frères ont attaqué par les deux côtés. On lui a mis tout ce qu’on a pu. On l’a vaincu. Que de la gueule!
Après ça, plus aucune bête ne nous commandait!

Des histoires comme ça, j’en ai plein les bras.

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