Seigneur, ce qu’on est seul,
Petits pas tricotés,
De l’aube jusqu’au linceul,
A essayer d’aimer!
Et si le temps se lasse,
Avant que d’exister,
C’est que l’on y trépasse,
Le premier pas posé.
Comme le vilain canard
Continue de boiter,
Il en a un peu marre
Et voudrait s’effacer.
Alors, il se rigole,
Sur du joli papier.
Mais il n’est pas faux-col,
Il ne sait pas tricher.
Et c’est lui qui t’enlace,
Quand il te voit tomber.
Tu ris et tu l’embrasses,
Ce que tu peux l’aimer!
Et, comme ta confiance
Le fait un peu durer,
Il prend de l’assurance,
Commence à se donner.
Il ne vous connaît pas,
Mais vous aime beaucoup.
Et sa vie se fait joie,
Il en tombe à genoux.
C’est autobiographique,
Vous avez deviné.
Et c’est une vie magique,
Car un peu décalée.
Seigneur, ce qu’on est seul,
Petits pas tricotés,
De l’aube jusqu’au linceul,
A essayer d’aimer!