On y passait par devant!


Le carillon, tel un grelot dans le vide, sonne.

Il y a bien eu un temps
Où quelqu’un était dedans;
Mais son consentement
N’était pas évident.

La maison s’est refermée, comme un poulailler.

On y passait par devant,
En s’en allant vers l’étang,
En revenant des champs,
En tournant au tournant.

On voit pas les fenêtres; les rideaux condamnés.

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L’orée des bois, le matin!


Un brouillard humide lèche le front des arbres
La brume étend ses doigts et tente de s’insinuer
De petits nuages laineux courent la lande
Le berger qui les mène est un vent prudent

Quelques rais de lumière dans les cheveux des arbres
Les feuilles mortes craquent et la fougère crisselle
Le geai a déjà crié; une tiédeur profonde
Et un parfum d’années emplissent les bois

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Les belles âmes d’Icila!




Ce sont des âmes libres qui peuvent s’intéresser,
De petits cœurs qui vibrent et apprennent à chanter.

Ce sont des âmes libres;
Jamais, leur équilibre
N’est un succédané.


Un chevalier de rang
Un cavalier de bois
Quelques fois un enfant
D’un cheval fait sa joie


Ce sont des âmes vives qui savent interpréter.
Nulle aucune ne dérive; elles sont d’antiquité.

Ce sont des âmes vives,
Bien formées à l’esquive
Et qui savent pardonner.


Un cavalier de sang
Un chevalier de loi
Quelques fois un enfant
Que le cheval voit pas


Ce sont des âmes belles, à damner le damné
Et son rictus cruel peut pas les empêcher.

Ce sont des âmes belles,
Bien avant les rituels,
Qui ne savent condamner.


Un cavalier d’argent
Un chevalier de foi
Quelquefois un enfant
Qu’un cheval suit au pas


Ce sont des âmes fortes, bien autant qu’un portier.
Et dans les natures-mortes, tu peux pas les trouver.

Ce sont des âmes fortes
Et elles feront en sorte
D’offenser les passés!

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Là où va le sable blanc!


Mes pieds se posent bien à plat
Je descends lentement
Je marche sur un sable ras
Et j’avance prudemment

Le sable est un calme plat
Et j’oscille dans le vent
J’hésite, je veux rester là
Mon pas part en avant

Où, le silence se tait pas
Où il hurle dans le vent
C’est pour ça que j’y vais pas
Ce n’est pas très prudent

J’attends que revienne mon pas
En prenant le moment
Le moment est juste là
Sur un grand sable blanc

Et le vent me parle tout bas
Comme il faisait avant
Je rentre, imitant mon pas
Je respire doucement

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Car ma mère l’a voulu!



Un pull un peu trop long
Lui remonte les manches
Et son grand pantalon
Lui entaille les hanches.
Ma mère, elle dit que non, que c’est un bon garçon.
On a vu le garçon,
Si courbé quand il penche,
Donner à un poisson
Une fleur de pervenche.
Ma mère, elle dit que non, que c’est un bon garçon.
Il ne porte rien de plus
Et il marche pieds-nus.

On a vu le garçon,
Accroché dans les branches.
On a vu le garçon,
A flotter sur une planche.
Ma mère, elle dit que non, que c’est un bon garçon.
On a vu le garçon
Danser avec ses hanches,
Dans son grand pantalon,
Une danse de comanche.
Ma mère, elle dit que non, que c’est un bon garçon.
Il est un peu menu
Et il dort dans la rue.


Il a marqué un but,
Pendant la première manche.
Les enfants ont voulu
Qu’il revienne, le dimanche.
Il a quitté la rue
Et sa chemise est blanche.
Chez nous, il est venu;
Car ma mère l’a voulu.

Ma mère, elle dit que non, que c’est un bon garçon!

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Tout va me revenir!


Tout va me revenir, le bonheur, le sourire.

Tout va me ramener
Le doux vent enchanté
Qui flottait devant moi
Quand je courais les bois
Qui me prenait la main
Dans le creux d’un chemin
Qui me tendait les bras
Quand la danse était là
Qui pouvait mordiller
Quand j’étais pas pressé

Tout va me revenir, le bonheur, le sourire.

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Les longs cheveux de l’Ondine!


Sa chevelure froissée
Ruisselle de tons cuivrés.
Doucement, elle est belle,
L’Ondine!

Son reflet délaissé
S’éloigne de ses pieds.
Alors, elle se révèle,
L’Ondine.

Le rocher harassé
Lui sert de cavalier.
Elle n’est plus infidèle,
L’Ondine.

Je n’ai pas oublié
Les temps du temps passé.
Toujours, je me rappelle,
L’Ondine!

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Le parfum du Bonheur!


Un zeste de fraîcheur,
Un sentiment de joie
Se déposent, en douceur,
Sur le son de ta voix.

Ton nouveau rire éclate,
Devant tant de blancheur
Et tes larmes se battent
Pour couler de ton cœur.

Un parfum de douceur
Vient se poser sur toi
Et le cœur du bonheur
Vit au creux de tes doigts.

Un sourire acrobate,
Un zeste de lenteur
Se déposent et chromatent,
Sur ta face, un ailleurs!

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Dans les Yeux de l’Effraie!


Le ruisseau du sous-bois
S’étire comme un enfant sage
Et j’entends les abois
Du chien qui courre les pacages.

J’ai laissé mon charroi
A la sortie du virage
Et je passe par les bois,
Pour me rentrer au village.

L’ombre a rempli, déjà,
Le profond du marécage
Et le silence noie
Les bœufs qui sont au pacage.

J’ai laissé mon charroi,
Car je n’en ai plus l’usage
Et l’écho de ma voix
N’en dira pas davantage.

Le vent donne une voix
A cet oiseau sans visage
Qui chante, les ailes en croix,
Cloué aux portes du village!

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