Il faut gueuler pour qu’il travaille!

Un vent frais peigne l’herbe grêle. Un autre, en haut, ratisse les nuages et en fait un gros tas. Le soleil ne voit rien et ça l’agace. Il est venu; il a traversé la rue et il vient vers moi. Présentement, il bute contre le pied de ma chaise. Je comprends rien aux insectes. Je sais juste qu’ils sont têtus, les garçons comme les filles. Le tilleul tend ses bras maigres et reste calme. Il est en prière. L’oiseau se pose là, pourquoi? Il se gratte un peu; il tortille ses yeux et puis il s’en va là-bas. Le frelon a des pensées imbéciles et puis il boite. C’est pour ça qu’il a pas chopé l’abeille. Le tas de nuages est un toit d’amiante. Il rampe en longs sanglots limaciers, informe et sans mémoire. Le soleil est un cantonnier, appuyé sur son balai. Il faut gueuler pour qu’il travaille.

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Comme le soleil en hiver!

C’est comme le soleil en hiver. L’abeille vrombe; le lézard se déplace. On entend l’oiseau et plus rien; rien ne se passe. Je vis par ce monde et ce monde vit de moi. Mes mots tombent au sol. Ils vont dans la terre où les racines ont des dents; lentement, elles mâchent.

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La main aux marguerites!


J’ai traversé le champ
Car je suis en balade
La main aux marguerites

J’ai traversé le vent
Quand il se fait tornade
Que la mort est sa suite

J’ai traversé le temps
Car le temps s’escalade
Il ne peut aller vite

J’ai retrouvé l’enfant
Ma vision se dégrade
J’avance tel un termite

J’ai traversé le champ
Car je suis en balade
La main aux marguerites

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Cette fois où moi, à 17 ans!

J’ai retrouvé la chapelle, cette fois où moi, à 17 ans.
Mon ombre était là, si mince, si pâle, elle attendait.
On s’est rencontré sous la blanche et frêle lumière.
Un vitrail automnal éclairait pour mouiller la pierre.
Le temps s’est figé; j’ai repris mon pas vers la ville.

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C’est un jour de fenêtre!


J’étais allongé et le soleil m’a demandé où es-tu? J’ai voulu réponder
je suis là. Je puis plus; j’ai voulu savoir et puis me reconnaître, où es-tu?
Je crois pas déranger à ton oeil-fenêtre; je sais plus. Le soleil a cligné, c’est bien vu; tu es un enfant à naître!

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