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L’enfant des marécages!


Il marche sur le chemin
Qui va aux marécages
Et il tient, dans sa main,
La peau de son visage.

Ce n’est plus un gamin,
Mais un enfant sans âge,
Depuis que les voisins
L’ont chassé du village.

Il a voulu, en vain,
Recoller son visage,
Le plaquant de ses mains
Et pleurât davantage.

Il quitte le chemin
Et entre aux marécages.
Il jette sa peau, au loin
Et se force au courage.

A la façon d’un chien
Qui sent venir l’orage,
Il s’endort dans ses mains,
Caché sous le feuillage.

Un reflet incertain
De la lune volage
Grava, pour le gamin,
Sur de l’eau, un visage.

Il cueillit, dans ses mains,
Son reflet d’enfant sage
Et le prit pour le sien,
Se donnant un visage.

Il est parti au loin,
Offrant, dans son sillage,
Tout l’amour que contient
Son cœur d’enfant sans âge.

Jamais, il ne revint
Dans son ancien village.
Moi, je sais qu’il va bien,
Qu’il a tourné la page.

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