Le supplément à 1 euro!

Tout coûte horriblement cher. Heureusement, il y a le supplément.
Une portion de frites, une paire de lunettes, une assurance, …

Quel est le vrai coût des choses, alors?
Quel est le vrai coût de l’argent?

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Répressions!

Communards, canuts, sans-culottes notoires…
Il était de bon goût de les déshabiller, de les humilier, de les gausser, de les fusiller!
Communards, canuts, sans-culottes notoires…
Il était de bon ton de creuser de grands fossés, de les y jeter et de venir les moquer!

Victor Hugo, pamphlétaire social endiablé, amnisticien survolté, on te trouve des torts, mais le tort tue, la tumeur…
Vous direz ce que vous voulez. Moi, je lui tire ma casquette.
Cela a un son particulier, la voix de l’effroi!

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Dernières volontés!

Si un jour, moi aussi, je meurs, je voudrais qu’on passe du Bach.
Ce n’est pas ce que j’écoute, d’ordinaire. Mais, Bach, c’est Bach.
Je ne veux pas que des fidèles gravent sur ma tombe :
C’était quelqu’un de bien.
Ecrivez plutôt, car c’était mon chemin :
Je ne suis pas une salope! Nathanaël.

Je ne veux pas de tombe, d’ailleurs, ça ne sert à rien.
La rivière de la vie est un lieu beaucoup plus serein.

Je logerai en certains, jusqu’à ce qu’ils ne m’oublient ou ne meurent.
Dans ma tête, il y en a plein qui ne sont plus, déjà, ailleurs.

Tu es en moi, Pierre, gravé au fer rouge, dans ma tête et mes artères.
Tu y resteras, jusqu’à ce que, moi aussi, je meure. De ça, je suis certain.
Je ne te rejoindrai pas, ça ne se passe pas comme ça.
Je suis content que tu sois là, pour toujours, dans mon coeur.
Pas d’envol pour toi vers l’ailleurs, je te garde en moi.
Je vois, orienté vers moi, le sourire de ton petit coeur.

Tant que j’aurais une voix, je dirais, à mi-voix :
Je t’aime, Pierre. Je t’aime, mon grand. Je t’aime, toi!

Et puis, après, moi aussi, je quitterai, je m’en irai.
Je dirai : Continuez, oubliez-moi, vivez, mes frères!

Nathanaël


J’aurais été, toujours, même si j’ai vécu avec les autres, ce que je voulais être et pas ce qu’on attendait de moi. Comme toi, comme toi!

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Lettre à nos aînés, à nos anciens!

Je voudrais vous dire quelque chose de bien, quelque chose de serein !
Je ne suis pas votre fils, votre fille, serrant dans ses bras,
votre petit-fils, votre petite-fille.
Je ne suis pas cette voisine, toute courbée, qui vient vous visiter,
un jeudi par mois.
Je voudrais vous dire quelque chose de bien, quelque chose de serein !

Ce n’est pas parce que vous êtes cloîtrés dans votre Ehpad,
pour cause de corona, que vous n’existez pas.
Vous êtes nos anciens, vous êtes nos aînés.

Il fut un temps où je m’y rendais pour voir ma mère.
Elle n’a jamais eu à m’attendre trop longtemps, c’est déjà ça.
Cette vieille dame m’a protégé jusqu’à la fin de sa vie.
Vous le savez, mais peu le savent :
Être parent, c’est pour toute la vie !
Maman faisait bonne figure. Elle essayait de ne pas trop penser à moi. Ma mère, c’était quelqu’un de bien .


Vous n’êtes pas des miens. Je ne vous suis rien. Vous ne me connaissez pas. Et pour cause de corona, moi non plus, vous ne me verrez pas.
Vous êtes nos aînés. Vous êtes nos anciens !

Il y a quelques jours, en faisant mes courses, je suis tombé sur une dame, la cinquantaine. Elle se tenait debout devant la fenêtre de la maison de retraite. Elle pleurait des larmes secrètes, doucement, comme hors du temps. Elle avait, peut-être quelqu’un à elle, enfermé là-dedans. Peut-être et peut-être pas !
Vous êtes nos anciens, vous êtes nos aînés !

Il y en a beaucoup de ces petits êtres qui pensent bien fort à vous, dans leurs têtes et dans leurs gestes. Qui cherchent à vous réchauffer le coeur, à vous évader. Ils savent que vous ressentez, eux, même si tant d’autres l’ont oublié. Je vais, peut-être, vous faire pleurer. Ces émotions sont au coeur de tout lien, c’est du vrai.
Vous êtes nos aînés. Vous êtes nos anciens !

Je vais vous écrire de petits textes. Je vais vous écrire des lettres, comme si j’étais l’un des vôtres. Ceux qui n’ont pas le droit de s’approcher, qui en dorment mal, qui rongent leur frein !
Vous êtes nos anciens, vous êtes nos aînés !

Que cela soit un échange ! Répondez-moi, écrivez-moi, ensemble ou séparément. Racontez-moi vos heures d’aujourd’hui et du temps passé.
Vous êtes nos aînés. Vous êtes nos anciens !


Nathanaël

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Transmission…

J’ai marché dans les traces de mon père et je suis allé plus loin.
Mon père en était très fier.

Mon gamin avance bien. Il ira encore plus loin!

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A Delphes!

Que dit la pythie? Que dit la vigie?
Elle dit : Crottes de lapin dans ton assiette, demain!
T’y comprends quelque chose, toi?

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Je rêve!

— Carte bleue?
Vous ne voulez pas mes papiers?
— Carte bleue avant, papiers après.
Vous avez dit papier, je dis ciseaux. Ce qu’on s’amuse!

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Ils ne t’entendent pas?

Tu voudrais bien, vraiment en fait, pouvoir parler avec tes aînés. Tu aimerais qu’ils cessent de te parler comme si tu avais huit ans. Pouvoir dire ce que tu penses, sans être repris ou félicité. Parler vrai et ne pas mentir, sans être interféré. Les vieux qui ne changent pas, ne le veulent pas. Ta parole honnête doit être adaptée!

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Lettre à la Réa!



Bonjour, Madame, Monsieur,

Je suis ce fantôme que certains ont cru voir, au détour d’un couloir. N’ayez pas peur de moi. La trace que je laisse ne donne pas froid.

Confiné, je n’ai pour toutes armes qu’un téléphone, un stylo et un calepin. C’est frustrant, croyez-moi ! Et puis, j’ai un peu peur.

Je suis enfermé dans une boite, chez moi. Quand mes pensées arrivent à s’ensauver, je m’envole et je vais en Réa. L’ombre qui passe dans la chambre 3, c’est moi. Je viens en cachette. Là, je suis au plafond. Je vous regarde lire ma lettre. Vous vous demandez si vous n’allez pas arrêter de lire et la jeter. S’il vous plaît, non, n’en faîtes rien.

Vous avez, vraiment, une sale tête. Mais, vous êtes toujours là. Il fait bien gris à la fenêtre. Ce n’est pas normal, tout ça. Vous devriez être calfeutrés chez vous, à bercer votre petit gars. Mais, vous êtes là. A moitié morts de fatigue et de stress. Déboussolés, peut-être. Vous affrontez la réalité.
Même sous forme de fantôme, je fais un petit tour, je ne reste pas !

Je ne fais rien de mal ; je ne fais pas de mal. Raconter une histoire, tenir une main, dire les potins, aider à écrire une lettre. Et, surtout, poser mes mains.
Voir, alors, s’apaiser un rythme cardiaque sur le moniteur, se calmer une respiration aux bulles criminelles. Je l’ai déjà vécu en vrai ; pour vous dire que je ronge mon frein.

En espérant que vous pourrez rentrer chez vous demain, faire une pause, regarder par la fenêtre, respirer ce printemps dont nous sommes tous orphelins. En espérant que vos voisins ne viendront pas vous lyncher. En espérant que vous aurez quelques instants pour vous détendre, vous recentrer, avant de répondre à ce chien qui en rajoute et joue les abandonnés, à cet enfant qui veut vous squatter !

Je voudrais tant venir, tous les jours, à 8 heures, rester une petite heure puis repartir dans mon coin. Visiter le petit vieux de la chambre 7, apaiser l’angoisse du jeune de la chambre 9, boire un café avec l’infirmière de garde, discuter un moment avec cet ambulancier nouveau-né qui sort fumer sa cigarette parce qu’il a besoin de respirer. Moquer ce toubib qui en oublie de se peigner.

Je ne vis pas l’horreur du soignant, amputé de ses mains. N’avoir qu’un verre d’eau sucrée à donner, qu’une petite chansonnette pour rassurer, commencer à tousser, avancer en apnée… Que pouvez-vous répondre à ces bulles de poisson prisonnier qui vous désespèrent ?

Je ne veux pas vous dire : Bon courage, on est fier de vous, taper dans mes mains à 20 heures. Je veux être là-bas, avec vous, avec eux. Dans cet univers par trop réel et si incertain.

Appelez-moi, je viendrai. Soyez en certains.
Appelez-moi, je viendrai. Je vous le promets !


Si vous me voyez, un jour, frapper à l’entrée, c’est que comme vous, je suis encore là. C’est que, comme vous, je me bats. C’est que, comme vous, je ne lâche pas la main que je tiens.
Je voudrais que mes mots aient un effet, qu’ils vous donnent du chaud, qu’ils vous soient soutien !
Peut-être qu’un des miens est là-bas, dans vos bras. Alors, il est en de bonnes mains. De ça, je suis certain !

Je vous ai beaucoup parlé de moi. Parlez-moi de vous !

Je vais balancer cette lettre sur facebook, sur tweeter, ces réseaux des bas-fonds, pour que d’autres fantômes, aux ailes propres, qui y errent, se reconnaissent, se lèvent et accourent en soutien.

Je ne veux pas que vous combattiez seuls. Je vous dis : A demain !


Nathanaël.


Ps 1 : Je signe, Nathanaël. Ce n’est pas mon nom. C’est mon pseudo, mon nom de guerre.

Ps 2: Garduno en temps de paix, est-ce que ça parle à quelqu’un ?

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