La chanson du gars pas clair!


Je ne sais pas pourquoi,
Dans ma vie, y’a rien à faire.
Que j’aille ici ou là,
Je traîne toujours en arrière.

Quand résonne mon pas,
C’est sur une terre étrangère
Qui me montre du doigt
Et qui me dit: Va te plaire!

Je ne sais pas pourquoi,
Dans ma vie, c’est la misère.
Alors, je marque le pas
Et reste le cul par-terre.

Si je lève mon doigt,
Je n’ai pas droit au dessert.
Et quand on tait ma voix,
C’est pour une année entière.

Je ne sais pas pourquoi,
Moi, je ne sais pas y faire.
J’ai beau me tenir droit,
Je reste trop mammifère.

Il y a, dedans moi,
Comme un gaspard à houssière
Qu’on habille de son glas,
Pour qu’il retourne chez son père.

Je ne sais pas pourquoi,
Dans ma vie, y’a rien à faire.
Que j’aille ici ou là,
On m’arrête à la frontière.

Je ne sais pas pourquoi,
Dans ma vie, y’a rien à faire.
Que j’aille ici ou là,
Je traîne toujours en arrière!

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Des esclaves, de nos jours?



Tu l’as trouvé, au secours,
Il dormait avec le chien.
On l’avait muselé court,
Nourri de tartines de rien.

Un esclave pour les labours,
Depuis qu’il est orphelin.
Un enfant privé d’amour
Et qui ne compte pour rien.

Tu l’as arrosé d’amour
Et, enfin, il pousse bien.
Sil te sourit, en retour,
Il ne lâche pas ta main.

Ça se passe de nos jours
Et pas que là-bas, au loin.
C’est partout que ça a cours,
La traite des êtres humains!

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Amidou et Amédée!


Le sorcier Amidou
Est une âme bien-née
Qui lorgne dans les trous
Du joli temps passé.

Le sorcier Amédée
Est un peu marabout.
Pas de colifichets,
Mais un œil qui voit tout.

Le sorcier Amidou
Regarde la vérité.
Et le cœur d’Amidou
N’est pas amidonné.

Le sorcier Amédée
A un cœur d’amadou.
Comme il est sang-mêlé,
Il se réjouit de tout.

Le sorcier Amidou
Et son frère Amédée
Ne sont pas des jaloux
Et vont tout te donner.

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La légende du Monoeil!

C’est une histoire des plus longues,
On en a jusqu’à demain.
Car le monoeil, forme oblongue,
Persécute le genre humain.

Le monoeil est dans la tombe
Il ne regarde que Caïn.
Le monoeil est une bombe,
Dans la tête de ce crétin.

Au fil du temps et des ondes,
On en parle de moins en moins.
Car Sauron, dans sa rotonde,
L’a étranglé de ses mains.

Il a une paille immonde,
Pour se gratter dans les coins.
Si son regard nous inonde,
Il n’est pas cyclopéin.

Il parait que la Joconde
Le conserve et le contient.
C’est pour ça que cette blonde
Ne regarde que dans les coins.

De son humeur vagabonde,
Il nous dit la Saint-Glinglin,
Puisse-t’il revenir au monde,
A l’intérieur d’une main!


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J’ai l’âme obsolète!



Je crois que j’ai l’âme obsolète,
Que j’ai perdu en pédigrée.
Quand j’ai des pensées honnêtes,
Elles ont l’air tout atrophiées.

Si mon âme n’est pas contrefaite,
Elle ne peut plus s’actualiser.
Alors, c’est encore ma tête
Qui doit, seule, se démerder.

Nous étions en symbiose parfaite,
Ainsi que le sont mes deux pieds.
Le mirage aux alouettes
Ne pouvait pas nous polluer.

Quand mon âme prendra sa retraite,
Mon cœur devra la remplacer.
Il va migrer dans ma tête,
Pour faire danser mes deux pieds.

Mon âme pleure car elle regrette
De ne pas pouvoir plus rester.
Chacun son destin, sœurette,
Tes ailes sont faites pour voler!

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Tu le vois, celui-là?


On ne peut bouger un doigt,
Sans que tu y trouves malice.
Voilà que tu hausses la voix,
Et que ça tourne aux sévices.

Comme tu dis n’importe quoi,
On se dit que tu te dévisses.
Alors on montre nos doigts,
Pour mettre fin au supplice!

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Sous la lune écarlate!


Sous la lune écarlate,
J’ai peur de rester seul.
J’ai la tête qui éclate,
Je déplie mon linceul.

J’arrange mes pénates,
En tournant mon fauteuil.
Tel un rat fait aux pattes,
Je ne dors que d’un œil.

Sous la lune écarlate,
Je croque dans mon œil.
C’est moins bon que les pâtes,
Au bon sang d’écureuil.

J’accompagne mes pâtes
D’une bière goût-cercueil.
Et j’abandonne aux blattes
Le reste de mon œil.

Sous la lune écarlate,
Tu es vite sur le seuil.
Quand tu te fais des pâtes,
Ce n’est pas au cerfeuil.


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Aux laissés-pour-compte!


A ceux qui ne peuvent espérer
Et qui ne veulent plus rêver.
A ceux que l’on a attachés
Et ça ne fait qu’empirer.

A ceux qui ne peuvent pas parler,
Que le mal veut achever.
A ceux dont les difficultés
Sont trop longtemps ignorées!

A ceux qui ne savent pas nager
Et que l’on jette dans l’évier.
A ceux qui ne peuvent pas voler,
Aux ailes fragiles et blessées!

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Ils hésitent encore!


Ils croivent que c’est plus mieux bien,
Mais ils ne sont pas sûrs.
Un Tiens, c’est mieux qu’un Demain.
Ils font des conjectures.

Ils croivent que c’est mieux que rien,
Quand on a la vie dure.
Ce sont dés qui changent de mains,
Selon la conjoncture.

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S’il se mettait à pleuver?


S’il se mettait à pleuver,
Comme ça a fait, l’autre année?
Sûr qu’il faudra en passer,
Du bois, dans la cheminée.

S’il se mettait à neiger,
Comme c’était, l’hiver dernier?
Sûr que l’on va se moucher,
Jusqu’à la fin de l’été.

S’il se mettait à souffler
De ce vent contre-nature?
C’est sûr que l’on va trembler,
A l’étroit dans nos chaussures.

S’il se mettait à souffler
De ce vent contre-culture?
Un printemps inachevé,
Ce n’est pas une sinécure!

S’il se mettait à pleuver,
En un dernier tour de piste,
De cette sueur caniculée
Et que crame ce qui existe?

Si se mettaient à brûler
Tous les futurs qui existent?
Comment va-t’on exister,
Sans ces obscurs futuristes?

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