Un Boudu, sauvé des eaux!


Si je te suis, à bas mots,
Tu es vachement corrompu.
Un Boudu, sauvé des eaux,
Qui nous serait parvenu.

Je bémole sur mes propos.
Mais, je reste convaincu
Que, même à Fort-Alamo,
Il y avait des cocus!

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On partage les navets!


Echanger n’est pas prendre,
Ne l’a jamais été.
Et, il faut bien comprendre,
Donner n’est pas forcer.

Si tu donnes pour prendre,
Cela ne peut coller.
Dans de boueux méandres,
Tu vas devoir marcher.

Echanger c’est apprendre,
Pour pouvoir échanger.
Echanger, pour comprendre
Où nous emmènent nos pieds.

Et donner sans reprendre,
C’est comme le temps qu’il fait.
Jusqu’au bout de décembre,
On partage les navets.

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Chez la chenille à plastron!


Une chenille à plastron,
Cannibale à ses heures,
Lorgnait sur son lardon,
Les yeux pleins de douceur.

Elle regarde la télé
Et le combat de boxe.
Elle n’a rien comprené
Et c’est un paradoxe.

La chenille à plastron :
Faut se coucher, c’est l’heure!
Envoie tous ses lardons
Dans leur chambre, en hauteur.

Elle éteint la télé
Et se casse une graine.
Y’a rien à regarder,
En début de semaine.

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Dans la cabane du père!



Le froid dur de la pierre,
Sous tes pieds déchaussés.
Tu es nu comme un ver,
Tes affaires à sècher.

La pluie qui s’exaspère
Et se met à fouetter.
Tout là-bas, c’est ton frère
Qui calfeutre l’entrée.

La veste de ton père
Te couvre tout entier.
Ta peur qui s’oblitère,
Et tu veux bien manger.

Tu mâchonnes ton gruyère,
Et tu veux bien parler.
Tu vas aider ton frère
Qui traîne le canapé.

C’est la cabane du père,
Il saura vous trouver.
Tu vois que ton grand frère,
Commence à somnoler.

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C’est bien mieux pour regarder!


Faire la sieste au cimetière,
Parce que c’est là que c’est frais.
Et trinquer, à la bière,
Avec des calamités.

N’avoir plus rien à faire,
Envoyer tout le monde chier.
Eviter la lumière,
C’est bien mieux pour regarder.

Dormir un peu, par terre,
Sur un grand lit enfeuillé.
Et revenir sur Terre,
Pour y affronter l’été.

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Son billet de non-retour!


On se dit que ça craint,
Parce que c’est pour toujours.
C’est juste que, demain,
Tu ne peux trouver secours.

On lui avait enjoint
De lever les mains
Et de sortir.
Il avait dans les mains
Des baguettes et un tambour.

Si t’as besoin de rien,
Autant aller faire un tour.
Et prends ton tambourin,
Tu ne veux pas du retour.

On lui avait enjoint
De prendre le train
Et de partir.
Il avait, dans sa main,
Son billet de non-retour.

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Du soleil, à la louche!


C’est un tendre bestiaire
Fait de fleurs et de mouches.
Un lézard, en calvaire,
Du soleil fait sa douche.

Le chien vautré par terre,
L’oiseau en escarmouche.
Un rampant ver de terre,
L’aile du papillon louche.

Un bleu lavé pour l’air
Et du jaune en sous-couche.
De petites flèches de vert
Percent le gris qui se couche.

C’est un havre, sur Terre,
Ce printemps qui débouche.
Toute la vie à refaire,
Du bonheur à ta bouche!

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Il faut courir pour de bon!


Tu es pris, comme un gluchon
Dans la toilée d’une glaviotte.
Vite, lève tes yeux au plafond
Et dis que tu vas aux chiottes.
Prends par la porte du fond
Et c’est tant pis s’il pleuviote.

Elle a lâché le plafond
Pour regarder vers les chiottes.
Et puis elle entend, au fond,
Ton galop sous la pleuviote.
Elle est après toi, gluchon,
Tu vois ses yeux qui clignotent.

Elle est après toi, gluchon.
Il faut courir pour de bon!

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Ton ombre a des dents!


Aujourd’hui, c’est ton ombre
Qui se colle à tes doigts.
Elle éclaire les murs sombres
Et ouvre grand ses bras.

Elle dessine des horreurs,
Le lapin de la peur,
Le pigeon massacreur
Et puis un doigt d’honneur.

Elle te montre les dents
Du grand carnivorant.
Elle ne fait pas semblant,
Tu te caches sous un banc.

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