Il était mort,
Très calfeutré.
Un coffre-fort
Matelassé!
Il était mort,
Tout empêtré.
Ça pue la mort,
Sur les côtés.
Il était mort,
Très réveillé.
Longtemps encore,
Sans plus bouger!
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Tu me demandes une clope
Et puis tu veux cent balles!
Lors, mon œil de cyclope
Te foudroie, mini-mâle.
Tu ris et tu barbotes
De candeur négociable.
Mes mots, tels tes carottes,
Tu les jettes sous la table.
Tu lâches l’affaire de clopes,
Reviens pour les cent balles.
Ton visage interlope
Retient des reflets pâles.
Tu pleures, tel une marmotte,
Profondeurs abyssales!
Tu jures, oui mon pote,
Que cent balles, c’est normal.
Tu n’auras pas de clope,
Tu n’auras pas cent balles.
Est-ce que tu développes
Une maladie mentale?
Des grenouilles à un genou,
Très propres, à dix-huit mois.
Un serpent, très ras-du-cou,
Qui joue avec les chats.
Une abeille-kangourou,
Toute seule, en pyjama.
Des machins un peu tabou,
Très vifs ou presque pas.
Voilà la seule vraie rareté,
Dans ce magasin pas frais.
Elle ne sait pas bien marcher
Et ne le saura jamais.
C’est un enfant, tout comme nous,
Mais qui ne grandira pas.
Il a du passé, chez nous.
Personne ne veut prendre ça!
Il pleut, c’est la nuit.
Il fait beau, le jour.
La pluie rafraîchit,
Arrose les labours.
Le merle gentil
Chante les amours.
Sortent les semis.
Le grain, alentour!
Et après la nuit,
S’active le jour.
Et c’est pain béni,
La joie est au four!
Il pleut, c’est la nuit.
Il fait beau, le jour.
Le jour d’aujourd’hui
Arrive, à son tour.
Modéré part. Ventre mou,
Ce n’est pas dans sa nature.
Modéré part. Ventre à clous,
Il en a plein ses chaussures.
Si Modéré est parti,
Excessif, lui, est resté.
Même s’ils étaient bons amis,
Ils vont devoir se quitter.
Modéré part, vent debout
Et comme à contre-culture.
Modéré part, vent jaloux.
Il recherche une ouverture.
Excessif n’a pas envie
De vraiment se rebeller
Et comme les êtres à soucis,
A du mal à s’adapter!
A force de se polir la peau,
A la fleur d’étincelle,
On n’est plus bronzé mais crado,
Relent de pleurs d’aisselle.
A vouloir se la jouer jeunot,
On chute dans la marelle.
C’est le dur rappel de nos os,
Bientôt le sac poubelle!
A avoir des envies d’ados,
On se veut éternel.
A dire que l’on n’est pas égaux,
On découpe, au scalpel.
Qu’attende le déluge-nouveau,
Je finis la vaisselle!
Puis, je boirai un apéro,
Causerai des nouvelles.