Nous fais pas ton numéro;
Ton môme, il est pas si beau
Et, là, couché sur le dos,
Il a tout l’air d’une grosse blatte.
Si ton corps est entier!
Ton enfant te réveille!

Ton enfant te réveille, en début de journée.
Tu as encore sommeil; il t’apporte un café.
D’abord, il est gentil et très attentionné.
D’abord, il se trahit; il sait pas patienter.
Ton enfant te réveille; il sait que c’est férié.
Tu as encore sommeil; tu voudrais pas bouger.
Il se glisse dans le lit, du côté de tes pieds.
Il a plus qu’une envie, c’est faire tout chavirer.
Ton enfant te réveille; son sourire est entier.
Tu as encore sommeil; tu le laisses gigoter.
Dedans le drap du lit, il s’est saucissonné.
Il joue à la momie et s’amuse à tanguer.
Ton enfant te réveille; il est bon, son café.
Tu quittes ton sommeil; tu penses à te lever.
Avant que t’ais compris, il est déjà tombé.
C’est pas grave; il en rit, à te désarçonner.
Toi là-bas, viens ici!
Le chemin qui a du coeur!
Mais, t’as aussi des yeux!

Si tu ôtes la peau-glue
Qui te barre les yeux?
C’est-y pas, morte-vue,
Que l’on te verrait mieux.
Si tu lèves ton cul,
Si tu casses les oeufs,
Je rajoute par dessus
De ce vin qui est vieux.
Si tu ôtes la peau-glue
Qui te barre les yeux?
C’est sûr, c’est convaincu
Que, toi, tu verrais mieux.
Tu réchauffes ton cul
A la flamme de mon feu.
Je ne me souviens plus,
Mais tu riais un peu.
Si tu ôtes la peau-glue
Qui te barre les yeux?
Tu sauras, par ta vue,
Qu’on peut se voir un peu.