Il y a bien peu d’égos,
Affables ou effacés.
On a, nous tous, un égo
Bien surdimensionné.
Triste est l’ange!
La nuit, quand je m’intervide!
La nuit, quand je m’inter-vide,
En me mettant dans le noir,
Je vois ressortir du vide
Tous les fantômes de placard.
On a bouffé la gamine,
Jeté ses restes au clébard.
C’est vrai que, dans l’officine,
Il flotte une odeur bizarre.
La nuit, quand je m’inter-vide
Et que je vais au hasard,
Tous les fantômes intrépides
Viennent me mordre, sans retard.
Les affaires de la gamine
Sont rangées dans le placard.
On attend que sa copine
Vienne la demander, un soir.
La nuit, quand je m’inter-vide,
En m’enfonçant dans le noir,
Un fantôme aux mains livides,
Un gamin joue du hachoir!
Mon cerveau est venu me voir!
Avec moi, Saint Eldroum!
Ce n’est pas que je me dédouble!
Les bienfaits du pardon!
S’il est vrai que l’outrage
Est connu, à la ronde,
On ne voit pas d’ombrage,
Quand tu rejoins le monde.
Leçon que l’on partage,
Contre triste oraison,
Qui construit et soulage,
D’une étrange façon.
On en a perdu un
Et un autre revient.
Je crois que c’est Caïn,
Qui a repris du chien!
S’il est vraiment dommage
De nous entre-blesser,
Faisons un héritage
De toujours nous aimer!