Tu te tournes, derrière toi!


Tu te tournes, derrière toi,
Petit frère est dans l’eau
Et il pleure, il se noie;
Toi, tu sautes aussitôt.

Tu te plantes, jusque là;
La vase bloque ton galop.
Et ton frère, il est là,
Un peu caché sous l’eau.

Et tu cries, tu te bats;
Mais, tu n’es pas bien gros.
Tu alertes qui voudra,
En pleurant sur tes mots.

Ton père ne comprend pas;
Il fonce comme un taureau.
Il te pousse, tu te noies;
Il repêche le marmot.

Et puis toi, sous son bras,
Il remonte aussitôt.
Ta mère est déjà là;
Elle répare le frérot.

Toi, tu trembles de froid;
Ton père attrape ta peau.
Il te serre, il te broie,
Sans avoir dit un mot.

Et cela finira
Autour du brasero.
Petit frère crie de joie;
Tu repenses à tantôt.

Vous êtes bien, tous les trois;
Le petit fait dodo.
Dans les bras de papa,
Tu éclates en sanglots!

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Sous la lune d’opale!


Sous la lune d’opale,
C’est un conte merveilleux
Que nous chantent les étoiles,
Le petit vent frileux.

Sur la piste aux étoiles,
Où va cet amoureux
Qui sait franchir le voile
Et nous aimait pour deux?

Sur la route des étoiles,
Il avance, peu à peu.
Il nous montre le voile
Et nous aide, de son mieux.

Sous une lune d’opale,
Dedans un chant soyeux,
On s’adresse aux étoiles,
On se repose un peu!

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Hier, le petit est sorti!


Le petit a grandi
Et il poursuit ses frères.
Il veut sortir, aussi,
Là où est la lumière!

Qu’a t’on fait du petit?
Je l’ai trouvé, par terre.
C’était plus de minuit,
Il pleurait sa misère.

Le petit a vomi,
Dégueulé ses viscères,
Au fond d’un parapluie,
Et sur les pompes du père.

Qu’a donc bu le petit?
J’avais dit de la bière.
Repose-toi, dans mon lit!
Moi, je vais voir ton frère!

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Un chaud jour d’été !


Un soleil transi
Peine à voir le jour.
Des filets de nuit
S’accrochent au labour.

Et l’ombre, à midi,
Se mélange au jour.
Tout se ralentit,
Le soleil est lourd.

Le chat, dans son nid,
S’endort pour toujours.
Il se lève, la nuit
Et va faire un tour.

L’insecte qui luit
S’endort, à son tour.
Je m’endors aussi,
La nuit suit son cours.

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Le marais, en automne!


Sous le feu de l’automne,
Le marais s’est figé.
Et son eau se frissonne
Des reflets pétrolés.

C’est une mer de carbone
Qui voudrait s’enflammer.
Le soleil de l’automne
La prend dans ses filets.

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La drôle de vie de Joseph Béley!



Tout près du feu du soir,
Lorsque Joseph Béley
S’asseyait dans le noir,
Nous, on se rapprochait.

Il avait le front plat
Et du sang de navet.
On ne le comptait pas,
Monsieur Joseph Béley.

Mais quand venait le soir,
Lorsque Joseph bêlait
Ses histoires dans le noir,
Nous tous, on l’écoutait.

Il était haut du col,
Avec des yeux d’effraie.
De ceux qui n’ont pas d’bol,
Ceux qui ont des regrets.

Quand il parlait d’espoir,
Monsieur Joseph Béley,
Il effaçait le noir
Et il nous rassurait.

On ne le connaît pas,
Monsieur Joseph Béley.
Mis à part ses histoires,
Il a trop de secrets!

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