C’est pour ça qu’il vient!


Je chromatais le vieux,
Qui vient sur la jetée.
Il s’assoie, il comate;
On le dirait dormant!

Et cela, bien à tort;
Son chapeau a bougé.
Et cela, tout à tort;
Car il est regardant.

Il chromate l’horizon,
Distant et peu profond.
Son œil revient fixer,
Devant, le plat de l’eau.

Je chromatais le vieux,
Qui vient sur la jetée.
C’est pour cela qu’il vient;
C’est pour le plat de l’eau!

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Celui qui dit les morts!



Il est là, celui qui Dit les morts. Il a monté la salle
Et s’assoie sur une chaise. Il a l’air de Mourir et il
Penche un peu. Il lorgne le public; Choisit Un qui
Lui pose sa Question; lui, il Répond pour le mort!

Vous étiez dans la salle; attendant votre tour.
Votre tour ne viendra pas; il s’est trop épuisé.

J’ai rêvé, cette nuit-là, qu’il revenait vers moi:
« T’aurais pas un mort? Je l’entends appeler. »

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Les murmures du Serpent!


Les murmures du Serpent
Lui viennent en vieillissant

Il dit qu’il est gentil
Qu’il n’ a plus d’appétit
C’est pour ça qu’aujourd’hui
Il mange que les petits

Les morsures du Serpent
Un poison envoûtant

Il dit qu’il est léger
Quand il part voyager
En se piquant le nez
Et qu’il veut partager

Les mixtures du Serpent
Se vendent à prix coûtant

Il dit qu’il est nouveau
Qu’il repart à zéro
Que pour faire la photo
Il a changé sa peau

Les murmures du Serpent
Lui viennent avec les ans

Il dit qu’il est sympa
De raconter tout bas
Une histoire d’autrefois
A ces gamins de là

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Babe, c’est gentil!


Babe, c’est bien gentil; mais, c’est pour les gamins.

Tu peux garder tes prés
Avec les vaches dedans
En laissant attachée,
En guise de portail,
Une Oie.

Tu peux les ramener,
Tout en te baladant,
En disant, en privé,
« Aujourd’hui, c’est bataille. »
A l’Oie.

Babe, c’est bien gentil et c’est vraiment très bien!

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Sur les photos jaunies!


Le temps, sur les photos jaunies, s’est figelé. Il rétrécit l’espace;
tout en devient petit. Il n’y a plus que la suie, dans la cheminée,
qui puisse faire encore vrai. Tout est voilé de poussière; fleurs
momifiées. Le temps a manqué au lit, pour ré-emplir l’espace;
c’est, si j’en crois les dits, en Patagonie qu’on a perdu sa trace.

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Dans une ombre-fraîcheur!



Dans une ombre-fraîcheur
Je dors à poings fermés
Une éternelle douceur
Vient pour me convoyer


Je voyais un indien
Quand tu m’as contacté

Et là, il est plus là

L’indien était serein
Et ses deux bras croisés
Il regardait tout droit


Dans une traîne en longueur
Passe un nuage bas
Et le vent de chaleur
Ne vient pas jusqu’à moi


Je poursuivais l’indien
Quand tu m’as appelé
Et là, je le vois pas

L’indien était lointain
Et comme évaporé
Il regardait vers moi


Je sors de ma lenteur
Et me fais un café
J’écrirai, tout à l’heure
Cette histoire à conter


Je rattrapais l’indien
Quand tu m’as rappelé
Et là, il reste là

L’indien est médecin
Et il sait shamaner
Ce qui n’existe pas

Dans une ombre-fraîcheur
Tous les deux, on s’assoie
La douceur éternelle
Ne se dévapore pas


Je revoyais l’indien
Quand tu m’as relancé
Et là, je ne sais pas

Il m’a donné, l’indien
De ses herbes concoctées
Il m’a montré le pas


J’ai écrit, tout à l’heure
Une histoire à conter
C’est pour toi, petit coeur
Que j’ai voulu rêver

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Là où va le sable blanc!


Mes pieds se posent bien à plat
Je descends lentement
Je marche sur un sable ras
Et j’avance prudemment

Le sable est un calme plat
Et j’oscille dans le vent
J’hésite, je veux rester là
Mon pas part en avant

Où, le silence se tait pas
Où il hurle dans le vent
C’est pour ça que j’y vais pas
Ce n’est pas très prudent

J’attends que revienne mon pas
En prenant le moment
Le moment est juste là
Sur un grand sable blanc

Et le vent me parle tout bas
Comme il faisait avant
Je rentre, imitant mon pas
Je respire doucement

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