Un pull un peu trop long Lui remonte les manches Et son grand pantalon Lui entaille les hanches. Ma mère, elle dit que non, que c’est un bon garçon. On a vu le garçon, Si courbé quand il penche, Donner à un poisson Une fleur de pervenche. Ma mère, elle dit que non, que c’est un bon garçon. Il ne porte rien de plus Et il marche pieds-nus.
On a vu le garçon, Accroché dans les branches. On a vu le garçon, A flotter sur une planche. Ma mère, elle dit que non, que c’est un bon garçon. On a vu le garçon Danser avec ses hanches, Dans son grand pantalon, Une danse de comanche. Ma mère, elle dit que non, que c’est un bon garçon. Il est un peu menu Et il dort dans la rue.
Il a marqué un but, Pendant la première manche. Les enfants ont voulu Qu’il revienne, le dimanche. Il a quitté la rue Et sa chemise est blanche. Chez nous, il est venu; Car ma mère l’a voulu.
Ma mère, elle dit que non, que c’est un bon garçon!
Il y a un Entier et puis un Véritable; Deux puissants Entre-deux gardent les escaliers. Un autre Entre-deux vient débarrasser la table; Dans un silence glacé, il referme l’entrée.
Le Véritable est vieux; mais il reste redoutable. Les Entre-deux nerveux écoutent l’Assemblée. L’Entier étale un plan détaillé sur la table, Montre les Dunes de sable et le Poing-brisé .
Il n’est plus de Bien-nés, seul reste un Véritable Et, de tous les Aînés, reste encore trois Entiers. Le Véritable a grondé, penché sur la table; Il regarde l’Entier; désigne le Poing-brisé.
Alors, vers l’Assemblée, descend le Véritable; Deux autres Entre-deux barrent encore l’escalier. Sa voix a tonné et l’écho redevient stable : « Demain, vous quitterez, irez au Poing-brisé! »
Tout va me ramener Le doux vent enchanté Qui flottait devant moi Quand je courais les bois Qui me prenait la main Dans le creux d’un chemin Qui me tendait les bras Quand la danse était là Qui pouvait mordiller Quand j’étais pas pressé
Si je rapportais les mots Du gnominieux homuncule Qui vit au fond de moi, Je dirais qu’il bande, qu’il encule Tout ce qui n’est pas moi.
Si je faisais le curieux Et regardais, un peu, Le gnominieux homuncule Qui vit au fond de moi, Je verrais qu’il bande peu. En tout cas, pas pour deux Et qu’il tait bien tout ça!