Je me rendais souvent à la chapelle, la petite chapelle dans les champs, quand j’avais 17 ans. J’y suis allé, certains soirs de la nuit. L’ombre était terrible et déconcertante; la lune, une lyre. Il fallait traverser le champ de blé et remonter le talus.
C’est comme quand j’étais seul; que c’était beaucoup trop lent. Mais que là, c’était pire; j’avais besoin des grands. Je savais pas que j’avais le mal de vivre. J’oubliais, j’étais content. (j’avais pas de peine pour le petit jésus; je savais qu’il était en plâtre. De toute façon, ça m’envisageait pas de penser les massacres; j’avais été l’école)
L’ombre faisait des soupirs qui s’envolaient comme les abeilles. Le vent faisait trembler des choses; la chapelle était vide. Dans ce monde qui n’avait rien pour moi, j’entrais d’un pas calmant. Je crois que ce sont les bestioles qui m’ont raccompagné; la lune était dans les nuages.
Il est venu de la plage, presque en marchant sur l’eau. Apparemment, c’est un jeune et il est frileux de peau. Il est black. Il regarde, quelque part au loin, vers nous.
L’ange s’engonce dedans son écrin à verdure. Il a demandé au matin de lui conjurer un livre. L’ange est sûr, bien certain d’être un imbécile. Il a questionné le vent, la pluie; ils ont répondi Que non et oui, ou non. En le jardin, Ange dort.