Migrant!



Arrivé au village,
Tu t’assois d’un poids lourd.
Dénonce et commérage
Te regardent d’un oeil sourd.

Deux ont vu ta détresse,
Se sont penchés vers toi.
T’ont donné une adresse,
A manger et un toit.

Tes gamins, à l’école,
Jouent avec leurs copains.
Ils sont pistés, pas drôle,
Par de bien vilains chiens.

Ne pas te voir en frère,
Te refuser l’asile,
D’humain c’est le contraire.
Oh, mais quels imbéciles!

Ne leur jette pas la pierre
D’être humain puis objet,
En connaître la misère,
Peut bien leur arriver!

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Addict!

Toi et tes lorgnettes,
De chaume couvertu.
Ta moue, tes lunettes
M’ont vite convaincu!

Tes deux phares, en plein air,
Enrayonnent d’autant plus
Qu’au jeu de la lumière,
Ils sont vairons et plus!

Leurs regards sincères
M’ont vite corrompu.
Aux doux-beaux yeux de Pierre,
Suis addict convaincu!

En berne et éphémères,
Je les vois d’autant plus
Que dans toute cette affaire,
C’est eux que j’aime le plus!

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Il était une fois…

Le décor: une clairière tout au fond des bois, en des temps imaginaires.

Trois personnages: Chapeau-Laideron, Rocon des bois et le lutin Morte-couille.
Trois artefacts: un fût d’angeline fraîche, une carte des lieux et une bourse bien garnie.

Chapeau-Laideron a la carte, Rocon a les sous et le lutin l’angeline.

Chapeau-Laideron a grandi. Délaissant la grand-mère, elle court après le loup, espérant lui plaire.
Rocon des bois, héros aux temps héroïques, n’est plus maintenant qu’un Rocon alcoolique.
Morte-Couille, lutin donc petit, a du mal à s’orienter. Il cherche un raccourci qu’il ne trouvera jamais.

Chapeau-Laideron veut les sous pour mieux se fagoter. Rocon des bois veut à boire; c’est pas compliqué. Morte-couille veut rentrer chez lui ou ailleurs; on ne le sait.

Il leur faut bien trois plombes pour échanger. Ils sont mous; ça me gave.

Rocon des bois boit et est bientôt bourré. Il fait du gringue à la gueuse qui commence à s’enfiévrer. Le nain de poche lit la carte mais ne peut pas la replier. Elle est plus grande que lui; il devra la laisser.

Ils sont nuls, nuls nuls! Je préfère arrêter. On ne peut pas faire une histoire avec des brêles pareilles. Je les laisse au fond des bois. J’espère que personne ne les trouvera!

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En vacances à Ganavay!


Je descends à la plage,
Quand le temps le permet.
De temps en temps, je nage,
Sans jamais m’attarder.

Quand descend la marée,
Je me rends à la plage.
Là, je viens regarder
Ces mini-aquariums
Que la mer a laissé.

Quand descend la marée,
Je me rends à la plage.
Là, je vois évoluer
Des êtres-minimum,
En un temps arrêté.

Crabes sous coquillages,
Crevettes et anémones,
Un poisson pris en cage.
La mer prend; la mer donne.

C’est dans ces flaques sages
Que je viens regarder.
Là, je les vois qui nagent,
Sans être bousculés.

Je m’en vais à la plage,
Quand descend la marée…

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Un sale con!

Cet homme, quand il s’amène
Sort comme d’une chambre forte.
A cultiver la haine,
Il la trouve à sa porte.

Critique avec les autres,
Pas tendre avec les siens,
Handicapé des autres,
Il mourra comme un chien.

Ses « T’es comme tous ces cons »
Ses « T’es un bon à rien »
Qu’il te dit à foison
Resteront dans ses mains!

Il porte tout son fiel
Dans le creux de ses mains.
Il pense aller au ciel,
Mais ce n’est pas certain.

Il a peur qu’à la porte,
On regarde ses mains.
Mais il pense faire en sorte
Qu’on n’y comprenne rien.

Même le chien des enfers
T’entendant aboyer
Partira vite sur terre,
Préférant t’éviter.

Ton fiel sur tes doigts
Est une sombre affaire.
Tu connaitras l’effroi.
Bientôt seul en enfer.

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Pierro la Lune!

Pierro la Lune!

Ton chien hurle à la lune;
Je m’demande bien pourquoi.
Est-ce une règle commune?
Il devient loup, je crois!

Ton chien hurle à la lune;
Je m’demande bien pourquoi.
Serais tu sur la lune?
Est-ce que ton chien te voit?

Serait-ce de l’amertume
Qu’il aurait dans la voix?
La lune est dans la brume.
Le chien ne la voit pas!

Je rêve à Pierro la Lune.
Mais le voilà qui aboie.
Il n’aboie pas pour des prunes.
Je crois qu’il a vu un chat.

Tais toi ou je t’en mets une.
Toi, l’animal qui aboie
Tu veux aller sur la lune?
Je t’y envoie de ce pas!

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