Un brouillard humide lèche le front des arbres La brume étend ses doigts et tente de s’insinuer De petits nuages laineux courent la lande Le berger qui les mène est un vent prudent
Quelques rais de lumière dans les cheveux des arbres Les feuilles mortes craquent et la fougère crisselle Le geai a déjà crié; une tiédeur profonde Et un parfum d’années emplissent les bois
Un canard, tout mouillé, se faufile dans l’étable, Comme le chat échaudé qui court dedans la fable. Après s’être essoré, il se couche sur la paille, Car ce temps éploré ne lui rien dit qui vaille.
A un des côtés, sur la paille, dans un coin, Un vieux chien fatigué déplore ce temps de chien. A son autre côté, se dépose un bestiau Qui rumine ses pensées, dedans sa tête de veau.
Un cheval veut entrer et fait tomber la bêche Et un âne bâté rentre encore dans la crèche. Tout un troupeau mouillé se rassemble sur les marches Et, tous, ils veulent entrer dans le tréfonds de l’Arche!
Vous, les petits moments de cœur qui s’enroulaient, en volutes, Dans le ciel de ma demeure, je vous vois. Comme avant et sans Ma demande, vous êtes là; et, je vous vois. Vous êtes là et vous Créez la demande; je veux revivre ça; avec de nouveaux merles, Et de nouveaux anges, un semblant de légende, peu de cinéma. Vous, petits temps de mon bonheur, je vois souhaite Libre Joie!
C’est bon, mes légumes, je les garde; j’en ai marre de les gaspiller. Je t’ai fait une bouffe comme ta pension. Je t’ai fait une purée-jambon. Sauf que je l’ai faite à ma façon : La purée, je l’ai mise en montagne; j’ai posé un œuf dessus, pour faire volcan. Sur les flancs, j’ai mis du Schproutsse, pour faire la lave. Non, le Schproutsse, c’est pas du Ketchup, c’est le Sang des Morts!
Le canal est bavard; il raconte des histoires. Tout au milieu de l’eau, repasse un blanc bateau Et des rides bénignes frisottent la peau de l’eau. Dans le courant, le cygne file vers un grand fanal Qui se mire, immobile, dans un reflet d’opale.
Au dessus de la ville, naît un serpent d’étoiles …