Tu leur donneras la Clef!


Deux enfants étaient là; je les ai entendu crier. Ces enfants que nul
Ne réclame, je les veux; c’est combien? Tu veilleras à ce qu’ils aient
Un bain, des habits, à manger chaud à la cuisine et tu leur donneras
La chambre du fond; tu leur donneras la Clef. Demain, ils ont école!

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Tout de suite, j’arrive quelque part!


Je me glisse dedans l’œil; tout de suite, j’arrive quelque part. Une chambre pour vieux, un matelas roulé sur un sommier en ferraille, une porte de placard ouverte. C’est qu’il m’a bloqué! L’endroit est transitoire; mais, c’est un accès. On est front contre front. Je ferme mes yeux pour le voir; il ouvre grand les siens. Maintenant, c’est dans les combles; ils ne sont jamais dans la pièce principale. Tout correspond au passé; il est en train de me montrer. Une boite en acier; dedans, une poupée morte, avec les yeux crevés …

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C’est ce qui te manquera!


« C’est pavé de tes pas; pourtant, tu connais pas.
Et on s’y oriente pas; il y a même des trous, déjà.
Il n’est pas de lumière dans cet univers sans fard.
Il n’y a pas de phare et c’est ce qui te manquera. »

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Change pas leurs conditions!


La petite colonne de fourmis qui s’est infiltrée chez toi vient pour reconnaître; pour demain, pour ce soir, toute la colonie passera à l’attaque. Des milliers de fourmis se déverseront chez toi; tu seras écrasé sous leur simple poids. Les fourmis-soldats vont te découper et les ouvrières vont te mâcher et puis enfin te chier. C’est pas pour toi qu’elles viennent, c’est pour leur caca de toi; elles y feront pousser des champignons. Voilà, elles ne sont pas carnivores. Change pas leurs conditions; laisse-les tranquilles!

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Près de la fleur au miel!



Tu vois la pipistrelle, près de la fleur au miel
Tu vois la lune d’eau, sur son reflet d’argent
Tu vois l’ombre de l’oiseau traversant le ciel
T’as froid; « Grand-père, encore un instant! »



(c’est mieux, les vieux, pour la nuit)

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Quand la lune est d’argent!

Quand la lune est d’argent, des fois parfois, on se balade.
Tu as cru que tu parlais à ton père.
Tu vois à ton côté ton grand-père;
Du coup, la nuit est moins sévère!
Quand la lune est d’argent, des fois parfois, on se balade.

(c’est mieux, les vieux, pour la nuit)

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La lune éclaire un peu!


Un vent hargneux se cogne aux arbres
La brume s’étire en longs doigts continus
Il n’est pas seul; un petit se serre contre lui
Le chemin est long; la lune éclaire un peu
Le grand boite bas et le petit est fatigué
Ils ont les petits pas des oiseaux blessés
Il fait froid; la neige écrasera le silence

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Pour un monde en péril!


Ce grand livre ouvragé,
Au doux parfum butyle,
Il me sert à ranger
Mon nécessaire d’exil.

Mes soucis, mes erreurs
Et le temps indocile.
Ce qui fait que la peur
Fait se coucher le Nil.

Mes haines, mes amitiés
Et le monde en péril.
Le grand rire du dernier
Et les chagrins subtiles.

Du respect pour l’honneur
Et des amours reptiles.
Un grand souci de l’heure
Et des hontes imbéciles.

Je vais y faire entrer
Des rires et des babilles.
Des vieux os à ronger
Et des oiseaux qui trillent.

Ce n’est pas par humeur
Que je fabrique une île,
Un rêve accroche-cœur
Pour un monde en péril!

Les rumeurs de l’été,
Vas-tu rester gracile?
Le grand cri du dernier,
Dans un temps immobile.

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De l’entrée en Octembre!


Ce qui domine, en Octembre, c’est le vent fraîchant!
La lumière perd de sa fluidité; le soleil se condamne
Lentement; l’ombre devient omnivore. Ce qui arrive,
En Octembre, c’est, d’abord, le changement de sort.

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