— C’est un lieu noir où on vient la nuit.
On y chante, la nuit tombée, une prière mystique.
— C’est un lieu noir qui sent le moisi.
Moi, ce que j’ai pas aimé ce sont les moustiques.
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Les enfants, ils ont contré l’attaque raciste, c’était lucinant.
L’enfant blanc a rejoint l’enfant noir; ils se sont mis à chanter ça,
en dansant chelou :
« Noir comme un cachou, ouh, ouh!
Blanc comme un cachet, eh, eh!!! »
Ils ont fait ça deux fois et ils se sont barrés. C’était pas lucinant,
c’était mirifique!
« Noir comme un cachou, ouh, ouh!
Blanc comme un cachet, eh, eh!!! »
Un temps, la vie était belle;
Je me suis installé là.
Et j’écoutais les sirènes;
Déjà, je ne rentrais pas.
J’ai engrossé une femelle;
J’avais des chiards plein les bras.
Je bossais à la semaine;
Des fois, je ne rentrais pas.
J’ai bossé pour la gamelle
Et pour leur bâtir un toit.
Mais quand je vois leur dégaine,
Je crois pas qu’ils sont de moi.
J’ai trop usé de semelles
A chercher un coin pour moi.
Le printemps que je ramène
Jamais ne commencera!
Je marche dans le silence
Et le silence fuit mes pas.
Je ne sens pas de présence;
En fait, il n’y a que moi.
Je marche dans le silence
Et le silence suit mes pas.
Cette fois, la lumière blanche
Soigne la pierre qui a froid.
Je marche dans le silence
Et le silence boit mes pas.
Cela n’a plus d’importance,
Car je suis seul avec moi.