
Il se sentait un peu serré et l’orteil de son pied se calait sous son nez.
A part ça, ça allait. Il allait réserver!
Ils ont de bons conseillers, chez Primo-Cercueil.

To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!

Si Pom-Pom est en retard,
S’il est long à communier,
S’il a encore ses nageoires,
C’est qu’il doit se fignoler.
J’ai adoré son sourire,
Je m’en souviens pleinement.
Et les trois larmes de rire
Qu’il m’offrait, car lui content.
Si Pom-Pom est cavérique,
C’est qu’il ne doit pas manger.
Si Pom-Pom est colérique,
C’est que tout doit le gonfler.
S’il sait paraître en public,
Il garde son enfer privé.
Il se croit anecdotique,
Alors qu’il est un entier.
Si Pom-Pom est sympathique,
C’est parce qu’il est tel il est.
Faisons bien taire les critiques,
Le jour où l’ange apparaît!

La terre était de pierre,
Tu ne vois que du vent.
Tu mords dedans la chair,
C’est encore du serpent.
L’horizon fait des vagues,
Agite un mouton blanc.
La chaleur te divague,
Tu n’es plus très constant.
Tu as baissé ta garde,
Pour le temps d’un instant.
L’oiseau, qui te regarde,
Part avec ton serpent.
Tu t’allonges sur la terre
Et t’endors, en tremblant.
Des souffles de poussière
Viennent se mêler au vent.
Tu rêves à de la bière,
Pendant un court instant.
Une flèche incendiaire
Vient percer ton auvent.

Le bruit de la ville s’affaire,
L’heure n’est plus aux murmures.
Encore un jour ordinaire
Qui fait trembler les murs.
Le bruit de la ville s’apaise,
On écoute la nature.
J’ai les paupières qui me pèsent,
Quand j’entends ta voiture…
Le bruit de la ville s’achève
Et l’air redevient pur.
Ce n’est encore qu’une trève,
Il reprendra, c’est sûr.

C’est un tendre bestiaire
Fait de fleurs et de mouches.
Un lézard, en calvaire,
Du soleil fait sa douche.
Le chien vautré par terre,
L’oiseau en escarmouche.
Un rampant ver de terre,
L’aile du papillon louche.
Un bleu lavé pour l’air
Et du jaune en sous-couche.
De petites flèches de vert
Percent le gris qui se couche.
C’est un havre, sur Terre,
Ce printemps qui débouche.
Toute la vie à refaire,
Du bonheur à ta bouche!

Aujourd’hui, c’est ton ombre
Qui se colle à tes doigts.
Elle éclaire les murs sombres
Et ouvre grand ses bras.
Elle dessine des horreurs,
Le lapin de la peur,
Le pigeon massacreur
Et puis un doigt d’honneur.
Elle te montre les dents
Du grand carnivorant.
Elle ne fait pas semblant,
Tu te caches sous un banc.