Après, tu mélanges tout!


« C’est de la chair de Limane, finement ciselée et cuite en serpettes. Quand il s’affole, le Limane, il se tient tout figé. C’est alors que l’on peut le peler et le trancher, tout debout-vivant. Une autre variété, qui est plus saisonnière, a le collet tombant. Là, tu as le corps de Nector; Nector, c’est le chien qui n’a peur de rien et c’est pour ça qu’il est mort. On en fera du pâté. Il y a trop rien à garder et c’est pas lui qui viendra finir les restes! Ça, c’est du gonflement, de pois et de froment, pour éponger le sang de la sauce rouge. Après, tu mélanges tout; tu les sers. »

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Dans le sang de la terre!


Il grava des rivières
Dans la peau de la terre.
Il changea les gravats
En des maisons de rois
.
Il arrosa les champs
D’un grand vent de printemps
Et il versa de l’eau
Sur l’été le plus chaud.

Il est parti, hier,
Ramener son grand frère.
Il est rentré, le soir,
Avec de grands yeux noirs.
Il a mangé un peu;
S’est mis auprès du feu.
Il desserre pas les dents
Et son frère est absent.

Il lava les chimères
Dans le sang de la terre.
Il régla le climat
Pour que ça bouge pas.
Et il montra les dents
Au démon du tourment.
On le tua dans le dos,
Quand il prit les drapeaux!

Il est parti, hier,
Retrouver son grand frère.
Il est rentré, le soir,
Avec de grands yeux noirs.
Il a mangé un peu;
S’est mis auprès du feu.
Il desserre pas les dents,
Comme son frère, en son temps.

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Un peu comme ça était!




Mais, ça se passerait,
Quand il sera plus tard,
Un peu comme ça était,
Quand on disait bonsoir.

Un temps pour les regrets,
A vomir son caviar.
Je sais pas si tu sais,
Mais, dehors, il fait noir.

Mais, ça se passerait,
Au poisson les nageoires,
Un peu comme ça était,
Quand il est pas trop tard.

Fait un temps de navets,
A manger des trottoirs.
Je sais plus où tu es
Et je suis dans le noir!

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La grande migration!


On encage la plaine.
On y fait une allée
Où les vaches de semaine
Viendront pour se garer.

Tout va bien dans la plaine,
Le bonheur est entier.
Et les vaches de semaine
S’appliquent à bien brouter.

Au centre de la plaine,
Il y a un musée
Où les vaches de semaine
Viennent se faire encadrer.

On est bien dans la plaine,
On y attend l’été.
Et les vaches de semaine
Se plaisent à bien bronzer.

Pas d’ombre sur la plaine
Où tout est desséché.
Et les vaches de semaine
Tardent un peu à douter.

Puis on voit de la plaine,
Dans leur camp retranché,
De ces vaches de semaine
Qui sont bien installées.

Dans un coin de la plaine,
Viendront se réfugier…
Et des vaches de semaine
De toutes les variétés.

Tout au bout de la plaine,
Une foule s’est rassemblée.
Et les vaches de semaine
Recommencent à migrer!

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Au grand banquet du Mal!


Le public est entré
Et on va te lyncher,
Sur fond de bacchanale.
On va tuer le dernier
Et manger le dernier,
Le dernier animal.

On a déjà coupé
Le dernier des derniers,
Des arbres véritables.
On l’a bien raboté
Et on a fabriqué
Ce qu’on appelle table.

On entend mastiquer
Des dents très bien brossées,
Dans des bouches respectables.
Sur l’écran incliné,
S’empiffrent les premiers,
Les premiers des notables.

Le public exalté,
Bien qu’il n’ait rien mangé,
Se caresse le ventral.
Combien ont-ils payé
Pour pouvoir assister
Au grand banquet du Mal?

On a tué le dernier,
Le dernier des derniers,
Le dernier animal.
Et on voit arriver
Les premiers des premiers,
Les premiers cannibales!

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Où est-il, notre enfant?


Où est-il, notre enfant
Qui arpentait la rue?
C’était il y’a longtemps.
Qu’est-il donc devenu?

Où est-il, notre enfant?
Qu’en est-il advenu?
Tu l’aimais, fut un temps.
L’as-tu donc reconnu?

Où est-il, notre enfant
Que tu avais perdu?
Il n’est pas important,
Tu ne te souviens plus!

Où est-il, notre enfant,
Triste enfant de la rue?
C’était il y’a longtemps.
A-t’il donc disparu?

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Les maîtres de la guerre!


Les maîtres de la guerre,
On vient de les convoquer.
Les barbares, les chimères
Se rangent à leurs côtés.

Nos dieux, qui ont pris peur,
Regardent de l’autre côté.
Le silence et l’horreur
Règnent sur la vallée.

Tout au long de la crête,
On voit de grands feux brûler.
Les armées sont fin prêtes,
Ils vont bientôt charger.

Ce n’est pas une histoire,
Que je pourrais inventer.
Consultez la mémoire,
Tout va recommencer!

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Sur une terre étrangère!


On n’est plus que deux, sur terre.
On marche, mon enfant et moi.
La terre est un vrai cimetière,
On ne compte plus jusqu’à trois.

La terre est un four solaire,
Réversible pour le froid.
Si la terre tourne à l’envers,
On essaie de marcher droit.

Mon enfant est mort, hier,
Si mal protégé du froid.
Mon môme est parti, hier.
Je n’avance que de guingois.

Il n’y a plus que moi, sur terre.
Cela fait de moi un roi.
Sur cette terre étrangère,
Moi, je vais, à petits pas!

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Greenwashing!

Alors, maintenant, on lave nos enfants à l’Eau de Vaisselle? Ou est-ce qu’ils se nourrissent à l’Auge de Poubelle et s’abreuvent à la Fontaine de Saleté, comme les rats?

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Vielleicht!

(ou contine pour adultes)



Peut-être, peut-être,

Sur la terre des hommes,
La terre où ils sont maîtres,
L’inconnu, on l’assomme.

Planète, planète,

Où tout être frissonne,
Frissonne de disparaître,
Avant de voir l’automne.

Sornette, sornette,

Un jour proche, peut-être,
L’homme, dieu-fou et maître,
Verra à sa fenêtre

Non plus un simple automne,
Ni une simple personne,
Un chaos qui détonne!

Paraître, paraître,

La Mort en personne!
Un chaos plus un être,
La Mort en personne!

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