Quand il est sur l’eau, il fait des ronds, des boucles, au lieu de filer comme le vent. C’est un danseur sur étang. Il en connaît les recoins, les humeurs, les instants. On le voit partout, ailleurs, quel que soit le temps. C’est un petit seigneur! Et c’est le seul qui reste, d’ailleurs. Les autres se sont pris des pruneaux…
Non, pas ton conte des mille-ennuis. Quelque chose qui intéresse!
La princesse Mierda était une autruche. Elle était conne comme cent ans. Faut dire que les fées qui venaient de la ruche ne l’avaient pas loupée. Accessoirement, elle était gaufre-cruche, surtout quand elle voulait danser. Et, bizarrement, même ses ours en peluche faisaient ce qu’elle disait.
Le prince Grolant était lourd de puces. Son accent était troublant. Il était goéland devant, mais derrière c’était Bruce. C’était un prince changeant. Ce n’était pas pour ça qu’il était ventre-puce. C’était pour une question d’argent. Et pour les puces, il avait une astuce, c’est de se gratter souvent.
Le cheval Brêlois sortait de la bûche, mais il était bien matois. Plutôt que de porter une de ces deux cruches, il a filé par les bois. Et si il y a rencontré des embûches, jamais on ne le saura.
Je vous ai présenté les personnages. Vous voulez l’histoire ou on reprend le livre?
Le public est entré Et on va te lyncher, Sur fond de bacchanale. On va tuer le dernier Et manger le dernier, Le dernier animal.
On a déjà coupé Le dernier des derniers, Des arbres véritables. On l’a bien raboté Et on a fabriqué Ce qu’on appelle table.
On entend mastiquer Des dents très bien brossées, Dans des bouches respectables. Sur l’écran incliné, S’empiffrent les premiers, Les premiers des notables.
Le public exalté, Bien qu’il n’ait rien mangé, Se caresse le ventral. Combien ont-ils payé Pour pouvoir assister Au grand banquet du Mal?
On a tué le dernier, Le dernier des derniers, Le dernier animal. Et on voit arriver Les premiers des premiers, Les premiers cannibales!