L’odeur de café-tabac!


Alors, mon oncle est entré, tremblant comme un jouet cassé.
L’abri de ses bras. Je me souviens de ça, l’odeur de café-tabac.

Mon oncle m’a regardé, trois mots dans ses dents serrées.
L’abri de ses bras, odeur café-tabac et il m’a dit: Je te crois.


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Vers la ligne du fort!


Il est là, allongé, sous linceul, sur la table
Et tu déverses l’eau qui ruisselle sur son corps.

Quand il courait là-bas,
Vers la ligne du fort,
C’était pas pour le roi,
C’était pas vers la mort.

Il est là, allongé, sous linceul, sur la table.
Tu regardes couler l’eau, libre à elle, sans efforts.

Quand il courait là-bas,
Vers la ligne du fort,
C’était pas pour la foi,
C’était pas pour de l’or.

Il est là, allongé, sous linceul, sur la table;
Tu laves avec de l’eau le restant de son corps.

Quand il courait là-bas,
Vers la ligne du fort,
Il était vent et loi,
Il était le plus fort.

Il est là, allongé, sous linceul, sur la table
Et tu déverses l’eau qui ruisselle sur son corps.

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La mer à traverser!



Et voilà qu’il s’en va, la mer à traverser.
Il sait où, on sait pas; il aime bien naviguer.

Bien sûr, il était mince, tel un enfant de bois.
Il paraît qu’il en pince pour la fille à Clara.

Et voilà qu’il est là; il revient de rentrer.
On ne sait toujours pas; il veut rien raconter.

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Une nuit d’automne!


Il s’est fait un sifflet d’un doigt de noisetier;
Le son qu’il en tirait se couchait à ses pieds.

Tombent s’il en pleuvait les étoiles de l’été;
Le feu qui le chauffait le faisait toussotter.

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On était en Octembre!


L’eau calme frissonnait, sous le vent dentelé.
Le vent se courrouçait et bagarrait les branches.
Une ombre longue et maigre étendait ses filets.
On était en octembre; on était un dimanche.

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S’te plait, s’te plait!



S’te plaît, s’te plaît!
Mets du lait dans ma bière.

S’te plaît, s’te plaît!
Va jeter mon p’tit frère.

S’te plaît, s’te plaît!
Ne dis rien à ma mère!


Tais-toi, tais-toi!
T’es privé de dessert.

Tais-toi, tais-toi!
Je suis encore ton père.

Tais-toi, tais-toi!
Lâche un peu ton p’tit frère.

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Le silence est présent!


La lune vient et déplace
Les abords de la place
Et l’ombre et puis le vent
Se déchirent doucement.

Entre temps et espace,
La lune tombe et se casse.
Dans le fond d’un étang,
Naît un objet brillant.

La nuit sombre se glace;
Déjà, la lune se lasse.
C’est le coeur du moment;
Le silence est présent!

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A ma toute petite mère!




Quand que, moi, j’avais dix ans,
J’habitais où elle habite
Et ça faisait rire les glands:
J’avais une mère toute petite.

Mais, sais-tu que c’est géant
D’avoir une mère toute petite?
Tu ne fais plus le serpent,
Collé à une jambe en frite.

C’est pas un inconvénient
D’avoir une mère toute petite;
Tu te colles, entier-gluant,
Dans tout elle et t’en profite!

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Les mots de Barnabé!


Le radio n’a pas tort;
On est encerclés.
On attend les renforts
Qui viennent pour clamser.

Y’en a un qui s’endort;
Il est fatigué.
Il fait plus un effort;
Lui, c’est Barnabé.

Y’en a un qui est fort;
Il fait que jurer.
Tiens, le noir n’est pas mort;
On le fait durer.

Ah, voilà le raccord;
Ils ont consommé.
Et, comme il pleut dehors,
Ils prennent un café.

On retourne dehors,
Pour tout canarder.
On voit pas le trésor
Qui est à nos pieds.

A défaut de trésor,
On trouve Barnabé.
Il a des mots très forts,
Avant de crever …

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Pourquoi tu reviens là?




Tu regardes la mer et la mer, c’est tout ça.
C’est plus grand que la terre et puis tu viens de là.

Tu observes la mer. C’est con et c’est tout plat,
Un peu comme une rivière qu’on a coupé les doigts.

Tu souris à la mer, en agitant les bras.
Elle s’en tape, la mer, de tout ton cinéma.

Il n’y a rien à faire qu’à rester planté là.
Lentement, elle digère la trace de ton pas.

Tu retournes à la mer et la mer te veut pas.
Voilà le grand mystère; pourquoi tu reviens là?

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