Nyctalope, toi-même!



La nuit, c’est pas de l’ennui à tête reposée;
Ce n’est pas le jour et il faut pas mélanger.
Nyctalope, toi-même, enfant du deuxième été!

Un risotto sans légende, une garce de nuit,
Un pied dans la prébende; revoilà les ennuis.

Je regarde pas le ciel, quand je suis emboisé.
Car le cri de la Chouette vient pour l’interdiser.
Nyctalope, toi-même, enfant du deuxième été!

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Quand j’allais voir Sirène!


On était dans le champ du loin; on tirait sur des navets.
Maman, j’ai mal au dos.
Tu sais pas ce que c’est le mal de dos.
Vous, non plus.
C’était la voix de Jeanne, à genoux dedans ses raves, dans le champ des voisins d’à côté. « Le pruneau ratatiné, c’est grand-mère. », disait mon père.

Des fois, au lieu de jouer, je filais chez les voisins. Les parents et les enfants étaient aux champs; restait plus que la vieille. Je l’aidais à cueillir ses groseilles, courir son vieux chien d’hier et scratcher ses carottes. J’apprenais le silence. Elle avait des mots très doux pour parler aux êtres.

C’était un matin lointain; j’étais tout mouillé, tout seul et pas bien;
mais, je faisais le brave. J’ai ouvert sa porte, sans penser à demander.
Elle était devant l’âtre; elle peignait ses cheveux et elle chantonnait.
Ses cheveux sont devenus longs et blancs comme une traîne.
Un instant, j’ai pensé à une sirène et je suis resté coi.

Elle s’est saisie de moi, a jeté mon tee-shirt trempé et m’a séché avec une râpe. Elle m’a enroulé dans son châle et collé dans son coin dedans l’âtre, avec un chocolat dans un bol pour éléphant et trois madeleines. Elle a étendu mon tee-shirt, repris sa brosse et son chant là où ils en étaient.

D’habitude, c’est moi qui racontais les histoires et, là, chez elle, je me taisais. Moi, elle m’aimait bien; les histoires de village partaient dans les nuages. Jeanne, c’était son nom d’usage; un jour, elle m’a dit le sien.
Moi, ce sera Nathanaël; à l’époque, j’aimais bien les Angels.
Elle m’a dit: ça t’ira bien.

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A la taille d’une chaussette!



Je me suis rétréci à la taille d’une chaussette,
Car je n’ai plus envie de courir la planète.

Ma chaussette est ici; alors, aussi ma tête.
J’y ai un peu d’amis et la place est honnête.

Mon coeur s’est adouci et je garde ma tête.
Je me suis rétréci à la taille d’une chaussette
.


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C’était la Guérivive!

Elle vient, la Guérivive,
Quand il coule de l’eau.
Elle tourne en récidive,
Dans le lent d’un tempo.

Encore la Guérivive,
Dans les joues d’un cerceau,
Repeint en vert-olive,
Quand le soleil est beau.

Toujours la Guérivive,
Quand on n’a pas les mots,
Que le temps nous gencive;
Qu’on adore le tableau!

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Il pleut sur les entours!


Tout au bout du parcours,
Au détour d’un détour,
J’ai encore moi tomber.

Dans le creux d’un labour,
Jusqu’à la fin des jours,
Je me suis allongé.

Dans le fond d’une cour,
Un cheval de retour
S’est remis sur ses pieds.

Il pleut sur les entours;
Il est à contre-jour
Et me tape du nez.

Non, ce n’est pas ton tour
Et tu gênes les labours.
Laisse-moi travailler!

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De l’ange et de la chandelle!

Je reprendrais bien un peu de ton gâteau à deux parts.
Le café fume à mes yeux, comme un train dans une gare.
Tu n’es pas devenu vieux et c’est même un peu bizarre.

Des fois, cela lui arrive, c’est quand il se met tout seul,
De sembler à une endive qui se parle en épagneul.

Je te dirais, qu’à nous deux, on est bien deux fois plus vieux
Mais surtout deux fois moins sages.
Je relis ça dans tes yeux qui sont juste assez plisseux
Pour me rappeler mon âge.

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C’est vrai, je divine les mères!


C’est vrai, je divine les Mères.
Quand les enfants ont besoin,
Elles, si souvent, elles écoutent.

C’est vrai, je divine les Mères.
Elles ont oublié le chien;
La maison est en déroute.

C’est vrai, je divine les Mères.
C’est bien plus sûr qu’un copain;
Je ne sais pas si ça doute.

C’est vrai, je divine les Mères.
Que les enfants aient besoin,
Cela pourrait les tuer toutes!

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Quand Truccule danse!


Longues pattes réactives à la forme d’un pinceau,
Elle bouffe tout ce qui vive à la lumière de l’eau.
Toute son aile est olive et du blanc au cerveau.
Selon les perspectives, c’est le roi des oiseaux.

C’est si tant qu’elle est vive qu’on sait pas son plumeau.
Sinon, tu la vois pas; elle se cache comme un rat,
Et puis son trémolo, il est pas vraiment beau.

La Truccule pédoncule; alors son col est beau.
Le grand cygne recule et va pleurer sous l’eau.
Elle danse, Truccule, tout en peignant les eaux
Et colle la libellule à la gauche du tableau.

C’est dans un ballet-bulles qu’elle fait en tapant l’eau
Que la grande Truccule finit son numéro.
Sinon, tu la vois pas; elle se cache comme un rat.

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