Je n’ai plus rien à maudire; j’ai fait mon temps.
Place, place; l’avenir, c’était avant.
Vers la ligne du fort!
Il est là, allongé, sous linceul, sur la table
Et tu déverses l’eau qui ruisselle sur son corps.
Quand il courait là-bas,
Vers la ligne du fort,
C’était pas pour le roi,
C’était pas vers la mort.
Il est là, allongé, sous linceul, sur la table.
Tu regardes couler l’eau, libre à elle, sans efforts.
Quand il courait là-bas,
Vers la ligne du fort,
C’était pas pour la foi,
C’était pas pour de l’or.
Il est là, allongé, sous linceul, sur la table;
Tu laves avec de l’eau le restant de son corps.
Quand il courait là-bas,
Vers la ligne du fort,
Il était vent et loi,
Il était le plus fort.
Il est là, allongé, sous linceul, sur la table
Et tu déverses l’eau qui ruisselle sur son corps.
C’est pour ça, je sais pas!
C’est pour ça, je sais pas;
Je ne l’ai pas trouvé.
C’est pas faute de moi;
Je l’ai longtemps cherché.
C’est pour ça, je sais pas.
Je peux rien te diser.
Il était une fois,
Un jour peut arriver.
C’est pour ça, je sais pas.
Je ne peux pas t’aider.
Tu devras faire ton choix
Et tout recommencer.
C’est pour ça, je sais pas.
Mais, tu peux demander.
Il y a, dans ma voix,
Un fond de vérité.
C’est l’hiver qui se passe!
Tout d’abord le marché, trois endives, deux poireaux, des patates.
La lumière est sur le trottoir; le soleil est beau. Le pain qui va bien.
Arrêt au bistro, petit noir-deux doigts d’eau, trois feuillets du journal.
Retour sur le trottoir, le soleil reste beau; le vent froid est transitoire.
La voisine est ravie, son enfant vient bientôt; elle a moins mal au dos. Puis se faire à manger, le chat qui veut rentrer. La fenêtre à guetter, c’est l’hiver qui se passe. Il n’y aura que moi, ce soir …