Quand je trempe mes doigts dans l’eau du lac, c’est parfois pour la température. Mais, c’est toujours pour regarder mes doigts traverser la surface; alors naissent des vagues qui vont s’allonger dans l’onde!
Ensemble, ils se baladent!
Une volée de grillons
Passe devant ma maison.
Deux sont des adulons
Et deux sont des lardons.
Ils partent en ambassade
Et roulent vers l’horizon.
Le vélo des lardons
Leur arrive au menton.
Celui des adulons
Leur arrive au talon.
Les grands font des cascades;
Les petits, comme ils sont.
La volée de grillons
Prend son temps, sans façon.
Rentrer à la maison,
C’est en fin de mission.
Ensemble, ils se baladent;
On entend des chansons!
Je, tu, il et moi!
Je n’ai pas pu sauter,
Car mon père a crié.
Ma mère sortait les poubelles,
Je crois.
« Tu sera le dernier. »
M’a crié le premier
Des grands connards à bretelles,
Cent fois.
Il a voulu grimper
Dedans un cerisier.
Il s’est cassé la gamelle,
Trois fois.
J’étais pas rassuré;
Je sais pas bien nager.
La proue de ma caravelle
Se noie.
« Tu seras le dernier,
Si tu veux l’écouter. »
Dit ma mère, de sa vaisselle,
« Ai foi! »
Il a pas hésité
A sauter le premier
Et il a brisé ses ailes,
Sa voix!
Les longs cheveux de l’Ondine!
Sa chevelure froissée
Ruisselle de tons cuivrés.
Doucement, elle est belle,
L’Ondine!
Son reflet délaissé
S’éloigne de ses pieds.
Alors, elle se révèle,
L’Ondine.
Le rocher harassé
Lui sert de cavalier.
Elle n’est plus infidèle,
L’Ondine.
Je n’ai pas oublié
Les temps du temps passé.
Toujours, je me rappelle,
L’Ondine!
Le parfum du Bonheur!
Un zeste de fraîcheur,
Un sentiment de joie
Se déposent, en douceur,
Sur le son de ta voix.
Ton nouveau rire éclate,
Devant tant de blancheur
Et tes larmes se battent
Pour couler de ton cœur.
Un parfum de douceur
Vient se poser sur toi
Et le cœur du bonheur
Vit au creux de tes doigts.
Un sourire acrobate,
Un zeste de lenteur
Se déposent et chromatent,
Sur ta face, un ailleurs!
Dans les Yeux de l’Effraie!
Le ruisseau du sous-bois
S’étire comme un enfant sage
Et j’entends les abois
Du chien qui courre les pacages.
J’ai laissé mon charroi
A la sortie du virage
Et je passe par les bois,
Pour me rentrer au village.
L’ombre a rempli, déjà,
Le profond du marécage
Et le silence noie
Les bœufs qui sont au pacage.
J’ai laissé mon charroi,
Car je n’en ai plus l’usage
Et l’écho de ma voix
N’en dira pas davantage.
Le vent donne une voix
A cet oiseau sans visage
Qui chante, les ailes en croix,
Cloué aux portes du village!