L’histoire de tous les temps!


C’est comme une crème d’azur
Du blanc le bleu le plus pur
Puis, c’est un filet d’argent
Qui ondule comme un serpent
Au loin, une fleur sauvage
Griffe l’amant de passage
C’est dans le rouge du sang
Qu’un jour viendra ton enfant

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L’enfant des marécages!


Il marche sur le chemin
Qui va aux marécages
Et il tient, dans sa main,
La peau de son visage.

Ce n’est plus un gamin,
Mais un enfant sans âge,
Depuis que les voisins
L’ont chassé du village.

Il a voulu, en vain,
Recoller son visage,
Le plaquant de ses mains
Et pleurât davantage.

Il quitte le chemin
Et entre aux marécages.
Il jette sa peau, au loin
Et se force au courage.

A la façon d’un chien
Qui sent venir l’orage,
Il s’endort dans ses mains,
Caché sous le feuillage.

Un reflet incertain
De la lune volage
Grava, pour le gamin,
Sur de l’eau, un visage.

Il cueillit, dans ses mains,
Son reflet d’enfant sage
Et le prit pour le sien,
Se donnant un visage.

Il est parti au loin,
Offrant, dans son sillage,
Tout l’amour que contient
Son cœur d’enfant sans âge.

Jamais, il ne revint
Dans son ancien village.
Moi, je sais qu’il va bien,
Qu’il a tourné la page.

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Le machin, c’est la clef!


C’est comme une galerie
De portraits si vivants.
Il fait toujours la nuit
Et leurs yeux sont méchants.

Tu marches sur un tapis
Qui se gorge de sang
Et l’escalier te dit
Que ton pas est crissant.

Dans le creux de ta main,
Un genre de chose-machin,
C’est ce que le Devin
Dit d’avoir dans la main!

Tu n’es pas rassuré;
Le machin a bougé
Et, dans ton poing serré,
Il se met à siffler.

C’est comme une galerie;
Y’a des portraits méchants,
Encore, ici, aussi
Et des armes d’antan.

Tu poursuis le tapis
Et tu as froid aux dents;
La porte a, c’est ainsi,
Quelque chose de vivant.

Dans le creux de ta main,
Tu serres bien le machin.
Si on croit le Devin,
Y’a que ça qui va bien.

Tu n’es pas amputé;
Le machin a claqué.
Et, de ton poing serré,
T’essaies de le briser.

C’est comme une galerie,
Là, encore, comme avant.
Mais là, c’est vite fini,
Deuxième porte bois-vivant!

Tu retrouves le tapis
Qui s’enfuit, en chuintant.
Tout de suite, tu l’occis;
Tu trouves ça trop gonflant.

Tu ramasses le machin
Et le mets dans un coin.
Pour la gueule du Devin,
Si, jamais, tu reviens
!

Tu ne peux pas entrer,
Car tu n’as plus la clef.

Tu n’es pas rassuré
Et tu voudrais rentrer.

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Le petit cri du chat!


Le petit cri du chat,
Qui s’enroule dans la lune,
Nous dit qu’il est pas là,
Qu’il se rêve dans les dunes.

La vieille souris, en bas,
Remarque, sur la lune,
La vilaine queue du chat
Et se cache dans les dunes.

Si le chat n’est pas là,
La souris croit la lune.
Elle va, de-ci, de-là,
Se faufile dans les dunes.

Le petit cri du chat,
Qui s’endort dans les dunes,
Nous dit qu’il restera,
Allongé, sous la lune.

Si le chat n’est plus là,
C’est qu’il est dans les dunes.
Toujours, il chassera
Les souris dans la lune!

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Un peu comme un enfant!


Sous la peau, un squelette
Qui est tout replié.
Comme il a l’air honnête,
On va le chatouiller.

Un peu comme un enfant
Qui sourit en dedans.

Tout à coup, la luette
Se remet à vibrer
Et la voix du squelette
Se met à nous parler.

Un peu comme un enfant
Qui a pas toutes ses dents.

Lors, de sa voix fluette,
Le squelette nouveau-né
Dit sa peur de la Bête;
Il veut ressusciter.

Un peu comme un enfant
Qui a les yeux trop grands.

Comme il a l’air honnête,
On l’a bien réparé.
Depuis lors, il caquette
Et ne fait que chanter.

Un peu comme un enfant
Qui fait l’intéressant.

On a vu ses gambettes
Se remettre à guincher.
Il faut bien être honnête;
Le squelette sait danser.

Un peu comme un enfant
Qui gigote tout le temps.

Et, quand ses deux mirettes
Se remirent à briller,
On chanta, à tue-tête:
Un squelette nous est né!

Un peu comme un enfant
Qui a des yeux d’enfant!

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Un mot qui revient souvent!


Et, peu après la déroute,
Vient le temps du désarroi.
Je vois mon âme qui doute
Et qui se défie de moi.

Des trucs que je contrôle pas,
Un univers de tout ça.
Comme une scène au cinéma,
Le vent me ramène chez moi.

Et, peu après la déroute,
Vient le temps du désarroi.
Je vois mon âme qui doute,

Qui veut plus se mettre au pas.

Une plaie dedans mes yeux,
Avec des revers honteux.
Une voix qui dit, en creux,
Que je ne suis pas comme eux.

Et, peu après la déroute,
Vient le temps du désarroi.
Je vois mon âme qui doute;
Tout à coup, je la vois pas.

Une courte notion du temps
Qui s’effrite très lentement.
Un mot qui revient, souvent,
S’incruster entre mes dents.

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Le Grand Commettant du Diable!


Victime de la gueule du trolley,
Le soir où pleuvaient des regrets,
Il est un défunt, désormais.
Il est un Commettant du Diable.

Une source d’argent glissant
Arrose la chevelure de
Ce qui a l’air d’un pur enfant.

Il est source de tous les abcès;
Son nom s’écrit pas à la craie.
Il est un seigneur, désormais;
C’est le Grand Commettant du Diable!

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Il me les fera toutes!

Il a pris deux de tes cachets,
Voulant savoir ce que ça fait
Et puis il a raté l’étage.

Il a jeté tous tes cachets,
Pour que tu sois plus un navet.
Ton enfant, il en a du courage!

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Ce soir, on dort dans les bois!



La lune était voilée d’opale; le nuage flottait. Le soleil, au loin, était sur sa fin. Le vent était pâle et l’effraie appelait. Je voyais très peu d’étoiles. Le regain déroulait son parfum; j’entendais craquer les genêts. Mon frère allait arriver; il ramenait l’eau. J’étais persuadé d’avoir ramassé assez de bois.

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