Je courais à pleine volée!


Je courais à pleine volée; j’avais encore ma chance. Mon frère venait de se faire manger par le rideau de pluie; c’était le dernier. Je courais comme un acharné; j’y étais déjà presque. Je me suis arrêté, c’était trop beau; j’étais dans le beau d’un tableau, pile en son centre: « L’herbe verte ondulait, spatulée; le soleil faisait brûler les jaunes et la pluie zébrait ses rayons de miel. » De grosses gouttes tintèrent mes épaules; je courais à pleine volée; je n’ai pas été trempé. Victoire!

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On y passait par devant!


Le carillon, tel un grelot dans le vide, sonne.

Il y a bien eu un temps
Où quelqu’un était dedans;
Mais son consentement
N’était pas évident.

La maison s’est refermée, comme un poulailler.

On y passait par devant,
En s’en allant vers l’étang,
En revenant des champs,
En tournant au tournant.

On voit pas les fenêtres; les rideaux condamnés.

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L’orée des bois, le matin!


Un brouillard humide lèche le front des arbres
La brume étend ses doigts et tente de s’insinuer
De petits nuages laineux courent la lande
Le berger qui les mène est un vent prudent

Quelques rais de lumière dans les cheveux des arbres
Les feuilles mortes craquent et la fougère crisselle
Le geai a déjà crié; une tiédeur profonde
Et un parfum d’années emplissent les bois

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Dans le tréfonds de l’Arche!



Un canard, tout mouillé, se faufile dans l’étable,
Comme le chat échaudé qui court dedans la fable.
Après s’être essoré, il se couche sur la paille,
Car ce temps éploré ne lui rien dit qui vaille.

A un des côtés, sur la paille, dans un coin,
Un vieux chien fatigué déplore ce temps de chien.
A son autre côté, se dépose un bestiau
Qui rumine ses pensées, dedans sa tête de veau.

Un cheval veut entrer et fait tomber la bêche
Et un âne bâté rentre encore dans la crèche.
Tout un troupeau mouillé se rassemble sur les marches
Et, tous, ils veulent entrer dans le tréfonds de l’Arche!

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C’est un enfant de Meursoul !


C’est un enfant de Meursoul
Qui est parti loin, là-bas.
Il nous revient des tamouls
Et il sait danser le pas.

Celui-là vient de Vesoul,
Musicien de premier choix.
Lui, il a perdu la boule;
Mais, sa musique est bien là .

Cet autre est de Liverpool;
Il a franchi le détroit.
Il a délaissé la foule
Et il chante comme autrefois.

C’est un enfant de Meursoul,
Depuis qu’ici on le voit.
En les enfants de Meursoul,
Chacun se reconnaîtra!

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Aux petits temps de mon bonheur!


Vous, les petits moments de cœur qui s’enroulaient, en volutes,
Dans le ciel de ma demeure, je vous vois. Comme avant et sans
Ma demande, vous êtes là; et, je vous vois. Vous êtes là et vous
Créez la demande; je veux revivre ça; avec de nouveaux merles,
Et de nouveaux anges, un semblant de légende, peu de cinéma.
Vous, petits temps de mon bonheur, je vois souhaite Libre Joie!

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Sur les flancs du volcan!

C’est bon, mes légumes, je les garde; j’en ai marre de les gaspiller. Je t’ai fait une bouffe comme ta pension. Je t’ai fait une purée-jambon. Sauf que je l’ai faite à ma façon : La purée, je l’ai mise en montagne; j’ai posé un œuf dessus, pour faire volcan. Sur les flancs, j’ai mis du Schproutsse, pour faire la lave. Non, le Schproutsse, c’est pas du Ketchup, c’est le Sang des Morts!

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