Je m’offre un Temps Parfait!


Je m’offre un Temps de Vent frais et de Seuleté
Je m’offre ce Temps qui pleurait, mal apprivoisé

Le soleil se renaît pour me garder chauffé
Contre lui, rien ne le fait, chapeau obligé

Je m’offre un Temps de Sujet, contre l’adversité
Je m’offre un Temps de navets, en toute Félicité

Facebooktwitter

Un moment de sa vie!


Un moment pas gentil; je dois dire au petit

Un moment pas génial, car l’enfant est spécial
Un moment pas facile, comme il est sur le fil
Un moment de balance, de vide et de silence
Un moment pas glorieux; je vois déjà ses yeux

Un moment pas joli; je dois dire; c’est ainsi

Facebooktwitter

Tous les arquets sont bons!


Dans le fond du jardin,
De l’aube, de la lavande
Et un bouquet de thym,
Le regard sur la lande.

Tous les arquets sont bons;
Il n’y a pas de traces.
Allons à la rivière;
Il y venait, hier.

Tout à côté du puits,
L’ombre des roses tendres;
Une chaise prend appui
Où le mur veut se fendre.

Le long piège à poissons
N’a pas changé de place.
Allons voir à l’étang;
Il y venait, souvent.

Dans le haut de la grange,
Des paupières se dessèchent;
Une faux, en alfange,
A côté d’une bêche.

Les lignes sont au fond;
Une d’elles se déplace.
Retournons par les bois;
Il y venait, parfois …

Tout au fond de l’aiguier,
Immobile, une perche;
Le lupin incliné
Que l’abeille recherche.

Facebooktwitter

Après, tu mélanges tout!


« C’est de la chair de Limane, finement ciselée et cuite en serpettes. Quand il s’affole, le Limane, il se tient tout figé. C’est alors que l’on peut le peler et le trancher, tout debout-vivant. Une autre variété, qui est plus saisonnière, a le collet tombant. Là, tu as le corps de Nector; Nector, c’est le chien qui n’a peur de rien et c’est pour ça qu’il est mort. On en fera du pâté. Il y a trop rien à garder et c’est pas lui qui viendra finir les restes! Ça, c’est du gonflement, de pois et de froment, pour éponger le sang de la sauce rouge. Après, tu mélanges tout; tu les sers. »

Facebooktwitter

A l’heure de la Chauve-Souris!


Je m’escale dans le temps et m’arrête dans un moment improbable. J’ai une mémoire de mérovingien pour ce qui est de l’enfance, de la nature, des images et des instants de froid. Le froid ouvre la porte d’un maintenant où rester; la nuit le fait aussi. C’est à travers le presque froid et la presque nuit que j’ai commencé. J’avais presque les dix ans quand j’ai appris l’heure de la chauve-souris, que j’aurai ma présence seule en le dedans de tout ceci!

Facebooktwitter

Je courais à pleine volée!


Je courais à pleine volée; j’avais encore ma chance. Mon frère venait de se faire manger par le rideau de pluie; c’était le dernier. Je courais comme un acharné; j’y étais déjà presque. Je me suis arrêté, c’était trop beau; j’étais dans le beau d’un tableau, pile en son centre: « L’herbe verte ondulait, spatulée; le soleil faisait brûler les jaunes et la pluie zébrait ses rayons de miel. » De grosses gouttes tintèrent mes épaules; je courais à pleine volée; je n’ai pas été trempé. Victoire!

Facebooktwitter

On y passait par devant!


Le carillon, tel un grelot dans le vide, sonne.

Il y a bien eu un temps
Où quelqu’un était dedans;
Mais son consentement
N’était pas évident.

La maison s’est refermée, comme un poulailler.

On y passait par devant,
En s’en allant vers l’étang,
En revenant des champs,
En tournant au tournant.

On voit pas les fenêtres; les rideaux condamnés.

Facebooktwitter

L’orée des bois, le matin!


Un brouillard humide lèche le front des arbres
La brume étend ses doigts et tente de s’insinuer
De petits nuages laineux courent la lande
Le berger qui les mène est un vent prudent

Quelques rais de lumière dans les cheveux des arbres
Les feuilles mortes craquent et la fougère crisselle
Le geai a déjà crié; une tiédeur profonde
Et un parfum d’années emplissent les bois

Facebooktwitter