A l’ère du Crétin, triptyque!



Tu fais ton ministère!


Tu crachotes, en nageant
Dans l’eau du baptistère.
Tu gigotes, en bêlant,
Dessus la paille de fer.

A genoux, tes tourments
Te donnent un air sévère.
En coucou bien gonflant,
Tu envahis la Terre.

Cela fait très longtemps,
Bien avant l’ère polaire,
Que des affres des gens,
Tu fais ton ministère.




Le temps est aux affaires!


Tu sifflotes, en flottant,
Un air très populaire.
La gavotte et du blanc
Seront ton nécessaire.

Devant, t’es comme Gros-Jean.
Derrière, t’as un derrière.
Tu travailles tout le temps
Et tu bois de la bière.

Il faut bien tuer le temps,
L’hiver est aux sorcières.
Et cultiver son champ,
Le temps est aux affaires.



Il s’est politisé!


On dit que le malin
Est très bien renseigné.
Un peu de saint-frusquin,
Une page de l’an premier!

On dit que le pantin
Est très bien attifé.
Il a mis du parfum
Et a chaussé ses pieds.

On dit que le malin
Sait très bien concocter
Une pousière d’angelin,
Pour soigner le gros pied.

On dit que le pantlin
N’est pas un va-nu-pieds.
Qu’il est fils de quelqu’un,
Qu’il faudrait l’écouter.

On dit que le malin
S’est très bien intégré.
Il se mue en destin,
Il s’est politisé.


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Ils ne disent plus, tryptique!



Je viens voir mon petit frère!

Je viens voir mon petit frère,
Disait la grand-mère.
Il fait le tour de la Terre
Et j’en suis très fière.

Avec l’argent de mon père,
Je paie la galère
Qui relâchera mon frère,
Au bout de le Terre.



Ils ne disent plus!

Ils ne disent plus, les amoureux :
Oublie ton cul, attend un peu.

Laisse glisser, que le temps passe!

Ils ne disent plus, les petits vieux :
Montre ton cul, fais de ton mieux
Pour que je te dessalasse!



Tu nous comptes à chaque fois!

Tu nous comptes, à chaque fois,
Comme tu sais le faire.
Tu recomptes sur tes doigts,
Tu oublies le père.

C’est un conte d’ici-bas
Que je te ressers.
Il rencontre, à chaque fois,
Ton anniversaire!

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Dans mon journal, ce jour!

Dans mon caisson guérissant!


Je mets un tampon blindé,
Entre moi et les gens.
Plus rien ne pourra entrer,
J’ai besoin du néant!

Qu’on arrête de me toucher,
Je me rentre en dedans.
Qu’on arrête de me parler,
Je n’entends plus vraiment.

Je mets un vœu muselier
Sur le reste de mes dents.
Je ne veux plus mordifier,
Ni même gêner les gens.

Je dois être bien blessé,
Ça me semble évident.
Je vais vite me sarcophier,
En caisson-guérissant!

Je m’en vais pour m’isoler,
Et m’en-vivre vraiment.
Je dois, à toutes mes moitiés,
Crier au rassemblement!





Foutez-moi la paix!

Oh, foutez-moi la paix,
Avec vos envies de beau temps!
Le temps est ce qu’il est
Et le restera, de tout temps.




Ma vie s’est emmerdifiée!


Ma vie s’est emmerdifiée.
Je rame, en m’égarant.
Comme j’ai du mal à voler,
Je m’arrête, pour un temps.

Je délaisse mon corps, plombé
Par des enfoirements.
Des bulles commencent à monter,
Je me glisse en dedans.

Je fais un cocon ouaté,
De nuages survolants.
Quand je les ai rassemblés,
Je m’en-rêve dedans!

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Endless War, triptyque!



Aux barricades!

Massacres à-tout-va,
Charniers du diable.
Le juste mourra,
Sur les barricades!



War Game!

Dans des tranchées détrempées.
Derrière des murs, retranchés.
Les pièces sont enfin posées,
La partie peut commencer.

Tu fais jouer la canonnade,
Je mitraille la cantonade.
Tu m’arroses de napalm.
Je te contre, au gaz-moutarde.

Dans des tranchées détrempées,
La boucherie peut commencer.
Les dés sont toujours pipés,
On ne peut jamais gagner!

Derrière les lignes!

Toi, va te battre là-bas,
Pendant que je fais du gras.
T’inquiètes pas pour ta copine.
Elle bosse dans ma cuisine!

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Une famille moderne, triptyque!

La grand-mère qu’on assassine,
Un cadavre dans la piscine,
Un fantôme dans la cuisine!


La femme!

Dans ton assiette, une crevette et un cachet d’aspirine.
Un régime un peu trop sec que tu combles à l’amandine.
Tu veux une ligne d’ascète et tu pédales dans ta cuisine.
Cache-toi, voilà un encas qui veut se jeter sur toi!


L’homme!

Tu bois ton café, serré.
Les enfants à élever
Et ce pognon à gagner!

Au loin, se profile l’été.
Une vague odeur d’oranger.
Le temps qui part en fumée!


Les enfants!

Ces enfants pour la frime,
Ce que ça peut coûter!
Elle veut grimper aux cimes
Et lui, se faire berger.

Ils semblent se rappeler
Qu’ils sont bien nés de moi,
Quand ils viennent chercher
Leur chèque, en fin de mois!

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Triste queue, triptyque!


Il gisait!

Il gisait,
Mot à mot,
Face aux pieds,
Face à terre!

Il gisait,
Mot pour mot,
Asphyxié,
En transfert!



Triste Sire!

Une offense à la vie-même,
Puni par les dieux.
Et ton nom de baptême
C’est Triste Queue!



Primate!

Tu te sers de ta queue
Pour dominer
Et tu fais le singe.

C’est bien à un singe
Que ta queue
Te fais ressembler!

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Des fées, triptyque!

Les fées, de nos jours!

Les ailes un peu flapies,
De traîner encore ici,
Regardez bien, une fée vous sourit!

L’air, toujours enjoué,
D’une chauve-souris
N’a pas de secret pour leur regard épris!

Les fées ne sont jamais jeunes et ça , c’est garanti!



Une fée contemporaine!

Une fée contemporaine, qu’est-ce que ça pourrait faire pour aider?
A part un remède contre la Sécheresse de l’Âme et un baume pour les pieds, qu’est-ce que ça pourrait bien composer?

Peut-être, des sorts de Mauvaise Haleine et de Vérité Obligée!



Une fée-papillon!

Si on verse, sur une fleur,
Un peu de poudre de fée,
On obtient une fée-fleur
Ou bien une fleur-fée!

C’est peut-être ça, une fée-papillon:
Une âme à pétales qui peut voler!







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Horreur de film, tryptique!

Ici,

Elle court et elle pleure,
Le Mal se réjouit.
Elle tombe et elle meurt,
Le Mal bande joli.
Elle expire à l’heure,
Le Mal baise la Nuit!


Ailleurs,

Le cheval s’efface,
Boiteux et meurtri.
Le cheval trépasse,
La belle le supplie.

Elle chante une chanson
Au loup, dans la nuit.
Le loup lui répond,
La belle se réjouit!


Autre part,

Elle court et se casse
Le genou et la vie.
La scène est cocasse,
Il n’a pas d’alibi!

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Que de griffes, tryptique!

Tigresse!

C’est marrant, je vous voyais plutôt comme :

Une chatte, enfermée dans un placard, prête à griffer tout ce qui l’agresse!




Ah, mais!

Ma chatte m’attaque au talon, à chaque fois que je passe.

Tu vas arrêter, sale bête! On ne t’a pas appris à ne pas mordre la main qui te nourrit?



Ogresse?

Est-elle amoureuse du chat qu’elle éventre?

Non, elle le bouffe! Tu n’as rien compris?

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Corona, tryptique!

Facile à dire!

A chaque fois que tu te retiens,
Tu fais quelque chose de bien!

On ne doit pas prendre le confinement
Pour une simple mesure d’enfermement.
Autant éviter d’être contaminant!

A chaque fois que tu te contiens,
Tu fais quelque chose de bien!

Derrière ta fenêtre, rode un mal latent.
Si tu transgresses, tu deviens son agent.
Cela vaut pour tous, bien évidemment!

A chaque fois que tu t’en abstiens,
Tu fais quelque chose de bien!

C’est sûr, tu t’embêtes, presque à chaque instant.
Le danger guette, à chaque contournement.
Préserve ta tête, tiens-toi au courant.

A chaque fois que tu ne fais rien,
Tu fais quelque chose de bien!



Et les gosses, dans tout ça?

Ils s’emmerdent!

Ils ont besoin d’aller s’aérer.
Ils ont besoin de s’oxygéner
Et de pouvoir bien se défouler!

Ils ont un grand besoin d’échanger,
Avec leurs frères et pas leurs aînés.
Notre univers est trop limité!

Ils ont besoin de se confronter.
Ils ont besoin d’un peu nous quitter.
Eux, ils se sentent vraiment enfermés!

Si le tien est très console, tu peux te dire que t’as du bol!




Dans l’ huis clos!



Tu es avec elle,
Elle est avec toi.
Elle sort les poubelles.
Toi, tu fais le roi!

Elle est condamnée
A te supporter.
Tu vas la claquer,
Pour te défouler!

Hier, elle était belle.
Là, elle ne l’est pas.
C’est pour la gamelle
Que tu n’la tues pas!

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