
Si je te dis : « cours! », pars, cours, ne regarde pas en arrière. Ne reviens pas pour moi. Je veux que tu vives!
Ne reviens pas te faire tuer!
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Des montagnes, des vallées, des forêts, des plaines!
Dans ce monde-là, je me sens chez moi. Les tribus ont un camp d’été, un camp d’hiver. Entre les deux, le voyage est extraordinaire!
Je viens leur faire escorte, dans un sens ou dans l’autre, selon l’époque.
Cela fait trois jours que l’on a commencé ce périple. Le soir, le ciel est clair. On se repose du voyage, bercés par les étoiles!
Autour du feu, derrière moi, un homme donne de la voix! Les tambours l’accompagnent.
Il nous parle des montagnes où l’on essuie les grains!
Je suis déjà passé par là, deux ou trois fois. Je n’ai pas hâte d’y aller. C’est moins drôle quand on est tout mouillé!
Mais, il y a les cavernes pour nous abriter. On y est bien. Ce sont celles où vivaient leurs aînés!
Descente en pente douce pour au moins trois journées. Des arbres, pend la mousse rêche qui nourrira les feux. A manger, il y a baies, galettes et poisson séché. Une bière aigre, peu alcoolisée. Ils n’ont pas besoin d’elle pour s’amuser. Juste d’être ensemble, d’un peu d’humour et de complicité!
Quand la lune se montre, ils se mettent à chanter, tambouriner et danser. La flûte vole dans les airs. Ceux qui sont fatigués peuvent enfin rêver!
Quand finit le voyage, je reste une semaine ou deux. Puis je reviens ici pour retravailler.
Quand reviendront curiosité et envie de bouger, J’irai dans le dernier monde que l’on a créé. En quarantaine, par prudence, pendant deux cent cinquante années, il est ouvert. Les visites sont autorisées. J’ai envie d’y aller.
De ces histoires que je ne finis jamais!
Zoum, zoum et re-zoum!
J’avance par petites touches de cinq à six pas. Ou, plutôt, je me laisse tomber en avant et trotte pour me rattraper. Je ne peux rien y faire. Je suis dans les Watt. Je marche de travers. La terre m’est étrangère. Je suis en train de décoller.
Est-ce que je suis hors de terre? Ou, est-ce que je suis bourré? Je n’ai rien bu.
Alors, c’est que j’ai un accès!
Un texte sans Grimm, sans frime, mais avec ma fidélité.
Parler de toi, ça me démange, tant il y a à raconter.
D’où venait cette rage étrange qui s’emparait de moi, quand je te sentais menacé. Lâches Pierre, sale bête! Sinon, tu vas le regretter.
Tu as quitté la peur, cette angoisse avec son alfange, qui voulait lentement, tout vivant, t’avaler. Cette bête cruelle qui, à tes dix huit ans, s’est faite adversaire déclarée! Je l’affronterais, avec joie, si je devais la croiser. J’essaierai de la tuer, même si je devais y rester!
Ceux qui t’aiment toujours,
Quand ils parlent de toi,
Te racontent tout amour,
Gentillesse et humour!
Ils voient en toi un ange.
Et moi, mon enfant-roi,
Je ne suis que louanges
Quand je parle de toi!
Quittant cette fange d’ ici-bas,
Tu as dit, en un rêve étrange,
A un de tes amis à toi,
Que, là où tu es, tu es bien.
Même si c’est vraiment un peu loin!
Moi, je le veux pour toi, mon ange!
Je ne crois pas à l’au-delà.
Même si parfois, en moi, ça change.
Je te vois, tout près de ta mère,
Là où tu voulais être, Pierre!
Fragile, sensible et docile,
Mais un vrai homme, pour le moins!
Ta vie ne fut pas facile,
A ton image et c’est bien!
J’espère que tu es rentré chez toi.
Mon doux Pierre, mon tout petit à moi!