
Je n’ai pas de parents,
Depuis plus de vingt ans.
Le temps passe aux fenêtres.
Mon enfant est parent;
Il attend un enfant.
Un printemps est à naître …
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Il m’a dit: « J’ai une question. » Je me suis assis à côté du môme et j’ai regardé la rivière. Il réchauffait le café, écartant la fumée de ses yeux, comme si c’était une guêpe. « Il faut que tu saches quand tu es dans la réalité. Ici, c’est un bon endroit. Tu voulais savoir quoi? » Assez vite, il a répondu: « Je sais plus. » Il est revenu à son café et, moi, à ma rivière …
J’étais là, avec toi.
On était dans les bois,
Au printemps de l’été.
Tu marchais comme moi
Et on ne parlait pas;
J’entendais les souliers.
Il ne faisait pas froid;
On voyait, quelquefois,
Un brin d’oiseau pousser.
C’est pas la première fois
Qu’on allait dans les bois,
Pour aller s’aérer.
Tu marchais près de moi
Et le son de ta voix
S’est mis à vaciller.
T’as parlé de la joie
Qui gouvernait en toi
Et qui t’est retirée.
On était dans les bois
Et, dans un grand fracas,
Ma foi s’est écroulée.
Je savais pas dire quoi
Et la bête de moi,
Très fort, t’a enserré.
On était dans les bois;
Je me souviens de ça,
Le jour où j’ai mouré.
J’étais là, avec toi.
On était dans les bois,
Dans le printemps d’été.
Quand je vais dans les bois,
Je revois, quelquefois,
Un brin d’oiseau pousser.
Et toujours, je les vois
Et toujours, je les crois;
Les bois n’ont pas changé!
Bisoux, je pense à toi.
Je t’appelle autre fois;
Un oiseau va germer!
Ce matin, on a regardé se lever ce beau grand jour de soleil.
Sans se concerter, on s’est activé; on a un peu désherbé;
On a redressé le tilleul à ombrer et on a planté la plage au soleil.
Sous le tilleul à ombrer, on a mis la table d’été et le transat du sommeil.
Planté le parasol pour rester dans l’eau à flotter, sous le pire des soleils.
Le blanc est déjà au frais et l’ami va passer.
L’idée est lancée: « Ce soir, si on faisait griller les abeilles? » …