J’ai trouvé, dans un coin!


J’ai trouvé, dans un coin,
Un froc qui pue le chien,
Et des shoes sans pointure.

J’ai trouvé, dans un coin,
Un vilain traversin
Et une vieille couverture.

J’ai trouvé, dans un coin,
Un gros quignon de pain
Et un bout de ceinture.

Facebooktwitter

En souriant aux rideaux!



Il est né, un jour, au printemps.
Le printemps, c’est si beau.
On aurait dit l’envers d’un gant,
Le printemps, c’est trop tôt.

Il est né, plus tard, dans un champ.
Sa mère lêchait sa peau.
Il avait l’air con et content,
Un peu comme un ado.

Il est né, pressé par le temps,
Quand l’automne est trop beau.
Il en coule une rivière de sang,
Sa tête est au tableau.

Il est né quand l’hiver est blanc,
ll n’en dit pas un mot.
Mais il y attend le printemps,
En souriant aux rideaux.

Facebooktwitter

Pourquoi vous raconter ces mots?


Une poivrote avec des mots et une bigote en doloris.
Un chien revenant du ghetto, un désarticulé qui glisse.

Pourquoi vous raconter ces mots, sans y mettre de l’artifice?
Pourquoi parler de ces idiots? Ils ne savent pas lire une notice.

Une fièvre et puis des sanglots, un missel en guise de complice.
Une claque dessus le museau, le désarticulé se trisse.

Facebooktwitter

Déjà, ses mots s’effacent!


Il est là, le gamin.
Je le vois, dans la glace.
Je ne suis pas certain
De lire dans sa grimace.

Il est fané, le tain
Et puis la lumière passe.
Il est là, le gamin,
Prisonnier de la glace.

« Aujourd’hui, c’est demain »
Dit sa voix, dans l’espace.
Puis il part, le gamin.
Déjà, ses mots s’effacent!

Facebooktwitter

Je la trouvais bien lunaire!


Je la trouvais bien lunaire,
Albâtre sous lumière,
Peu de sang dans la chair.

Je la trouvais bien lunaire,
Parlant langue étrangère
Et sans commune affaire.

Je la trouvais bien lunaire,
Il n’y a plus rien à faire.
Moi, je l’appelais Jeanne.

Facebooktwitter