D’un côté du téléphone, une femme qui tremble et qui halète.
De l’autre, une réponse: Vous êtes bien au numéro d’urgence.
Veuillez patienter!
Entre les deux, je crois pas ça va marcher.
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Son allure est gauchère,
On veut trouer sa peau.
Tu connais la dernière?
Il reviendra bientôt…
Son allure est altière,
Il a des yeux d’agneau.
Refaisons la prière,
Qu’il fleurisse à nouveau!
Son allure est entière.
Moi, je le trouve beau.
C’est d’une race étrangère
Qu’il est né, un jour chaud.
Son allure est naguère
Et il boite beaucoup trop.
Sur une terre de misère,
Il regarde couler l’eau…
Et c’est l’appel de sa mère,
Pour un petit de la Terre,
Contre le chant des mourants
Qui meurent depuis longtemps.
Contre le flanc de sa mère,
Il vient cacher son derrière.
Les mourants ne peuvent pas tant
Le chercher, sous sa maman!
Et c’est le vent de la Terre
Qui vient lui faire des misères.
Il suit le pas de maman
Qui sait où il fait beau temps.
Contre le flanc de sa mère,
Il comprend ce qu’il doit faire.
Il fera comme fait maman
Et il jouera , de temps en temps!
Réagir, ce n’est pas briser le silence!
Réagir, c’est bien obéir aux esclandres.
Réagir, c’est se convertir sans attendre.
Réagir, c’est aussi crier aux cassandres.
Réagir, ce n’est pas agir, ni comprendre.
Réagir, ce n’est pas grandir, ni apprendre.
Réagir, c’est bien faire subir à du tendre.
Réagir, c’est tout condamner à la cendre.
Réagir, c’est un sale loisir à méandres.
Réagir, c’est plutôt vomir le silence!
La vie, c’est un remède à l’ennui. Une invite!
C’est un mélange qui va changer.
Plus de joie, moins de peur.
Moins de joie, plus de peur.
On ne peut rien y posséder.
La vie, elle va te changer la vie. Participe!
C’est un mélange succédané.
Plus d’été, moins d’hiver.
Moins d’été, plus d’hiver.
Et on devra s’y adapter.
Ta vie, elle sera bientôt partie. Anticipe!
Ce n’est pas mon église.
Je ne veux pas entrer
Et, dans la lumière grise,
Faire semblant de prier.
Ce n’est pas mon église.
Je vis sans chasteté
Et sans Terre promise,
En toute dignité.
Ce n’est pas mon église.
J’ai bien envisagé,
Sans une idée précise,
Quelque dieu à aimer.
Ce n’est pas mon église.
Désolé, mes aînés,
Mais votre tour de Pise
Ne peut pas m’enchanter.
Ce n’est pas mon église.
Je ne peux y entrer
Que porté par la brise
Ou en fuyant l’été!