
— Loris, arrive!
— Loris-moi?
— Non, pas Loris-toi,
Loris-lui.
— Loris?
— J’arrive.
De toute façon, ils viennent tous les deux …
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Il y a cette fille rousse
Qui surgit, au départ.
Et qui lance sa course,
Sur le bord du trottoir.
Il y a cette fille rousse,
Mal servie, au départ.
A la va comme j’te pousse,
Elle frétille des nageoires.
Si, au bout de la course,
Il se fait un peu tard,
On ne voit que la rousse,
Allumée comme un phare!
Il y a cette fille rousse
Qui se fiche du hasard,
Qui se fout de la bourse
Et de toutes les histoires!
Et si, en bout de course,
Elle n’est pas en retard,
Elle saura, telle une ourse,
Protéger son têtard.
J’achèterais un cabanon, un cabanon au fond des bois.
Je n’en parlerais à personne, même pas à ma femme.
J’irais m’y cacher, quand je ne veux plus voir personne.
Sauf de mes enfants, car, eux, je voudrais toujours les voir!
Tu sais, ce cabanon que tu cherchais, je l’ai. Les clefs sont là.
On a installé des cabanons, autour de la maison, de la grange.
Il y en a un tout seul, au fond, derrière l’étang, pour s’isoler.
Celui qui y va, on ne lui parle pas. On ne le dérange pas.
On répond seulement à ses questions et ses demandes.
Cela peut durer longtemps, comme ça peut être bref.
J’y vais de temps en temps. Je m’accorde enfin cela!
— Enfin comprendre!
« Là où tu poses tes pas coutumiers, tu ne peux rien apprendre. »
— Ma mère me disait : « Pierre qui roule n’amasse pas mousse ».
Mon père me disait : « Les voyages forment la jeunesse ».
Alors trouvant les deux un peu énigmatiques, j’ai beaucoup oscillé entre pas coutumiers et aventure !
B. et N.