
Il faut se forçater, se lever fin de nuit
Et aller courater au boulot, dés lundi.
Il faut se formater, se jeter dans l’oubli
Et bien se corceter de toute la panoplie.
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
On est en octo-décembre
Et le froid y était sombre.
Dans un recoin de ta chambre,
Elle est venue, La Pâlombre.
Tout au début, en novembre,
Elle n’était pas plus qu’une ombre.
Elle a conquis, en décembre
Et on l’appelle La Pâlombre.
On est en octo-décembre
Et il fait moins froid que sombre.
Du fond du coin de ta chambre,
Elle te regarde, La Pâlombre.
Je n’ai pas trop pensé
A l’enfer, jusque là.
Il faut pas y aller;
C’est si simple que ça.
J’ai pas envisagé
Qu’un jour je serai là,
Avec les pieds plantés
Dans l’enfer de mes pas.
J’avais pas comprené;
L’enfer, ça sert à quoi?
Il faut pas y rester;
C’est si simple que ça.
J’ai pas beaucoup aimé
Mon séjour tout en bas;
Je vais pas raconter,
C’est pas un opéra.
Je vais trop chercher
A comprendre tout ça.
Je n’aime pas mijoter,
C’est si simple que ça.
Je veux pas trop penser,
Car l’enfer est en moi.
Regarder mes souliers,
Des fois, ça suffit pas.
Comme le temps est pourri,
Je prends compagnie de moi.
Je n’ai plus de whisky
Et, dehors, ça mouille de froid.
Comme le temps est meurtri,
Je m’allonge et ne bouge pas.
Je me range dans l’écrit,
Pour déconfiner tout ça.
Comme le temps est occis,
Je me caverne avec moi.
Passons l’après-midi,
Dans le chaud de l’entre-soi !
Je sens encore le gel,
Le soleil est trop bas.
Je n’entends que des ailes
Et le bruit de mes pas.
Je m’approche de la bonde,
Pour regarder tout ça.
Une brume court sur l’onde,
Comme dans un opéra.
Mon pied crisse la semelle,
Sur un voile de froid.
Je dérange une sarcelle
Qui fait claquer ses pas.
Son plongeon fait des ondes,
La sarcelle n’est plus là.
Et, en quelques secondes,
L’étang redevient plat.