La chanson du trépassé!

Si tu as eu une vie forte,
Que tu t’es bien amusé :
Alors, traverse la porte
Et viens-là, t’encanailler.

Si tu as eu une vie morte,
Si tu t’es bien emmerdé :
Alors, traverse la porte
Et viens-là, t’embastiller.

Toi, si ta vie de cloporte
Ne sait plus t’intéresser :
Alors, entaille-toi l’aorte
Et tu pourras t’envoler.

Sur le seuil de cette porte,
On ne peut pas s’attarder.
Il te faudra faire en sorte
De ne plus rien regretter!

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Le train-train quotidien!


A ne vivre qu’au quotidien,
Je commence à m’effacer.
Il me faut prendre le train,
Je dois toujours me lever.

Il me faut faire des efforts,
Je dois toujours m’activer.
Il me semble que j’ai tort
De laisser le temps passer.

Si je vis des moments bien,
Ils ne tiennent pas la durée.
Je dois reprendre mon train,
Et creuser pour m’enterrer.

Il faudrait que je m’exporte
Dans un monde décérébré.
A force de chercher la porte,
Mon temps s’est vite écoulé.

A ne vivre qu’au quotidien,
Je commence à m’ennuyer.
Je m’en vais rater mon train,
Commencer par m’arrêter!

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Quand la lumière revient!


Des bouts de printemps
Et des bouts d’hiver.
Il fait beau devant,
Il fait froid derrière.

Un air entraînant,
Une pluie d’enfer.
A moitié printemps,
Mais encore hiver.

On regarde devant,
On délaisse hier.
Le cœur au printemps,
Les fesses en hiver!

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Ce matin, la lumière…


Un brouillard, en couvercle,
Entoure notre jardin.
Très dense, il nous encercle.
Au loin, on ne voit rien.

La lumière est spéciale,
Elle peut tout détailler.
Elle est jaune et s’étale
Sur tous les gris froissés.

C’est une carte postale
D’un vieil hier jauni.
Si beau et si spectral!
Il n’y a pas un bruit.

Je me crois sur la lune,
Sur une île isolée.
Allons chercher fortune,
Essayons de marcher!

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A table, les mômes!


Les poissons-filets
Sautent dans l’assiette.
La soupe en sachet
Sera bientôt prête.

Du jambon, des pâtes,
De la sauce tomate.
Et puis de l’eau plate,
Au bicarbonate.

Le repas est prêt,
Pour tes deux têtards.
Tu serres leur collet,
Avec un bavoir!

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Quand la peur s’en mêle!


Les goules sortent du sol,
Elles viennent avec la nuit.
Se cachent les bestioles,
On n’entend plus un bruit.

Des griffes vives éraillent
Le pauvre toit de tôle.
Dehors, on se chamaille.
Ce n’est vraiment pas drôle.

Les fantômes se réveillent
Et sortent des placards.
Quand le feu s’ensommeille,
Ils effraient les clébards.

Qui tire la couverture?
Ça, c’est vraiment bizarre.

Les ombres, sur le mur,
Savent nous gâcher le soir!

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