« Je leur voudrais des ailes pour qu’ils dansent dans les cieux,
Comme font tous les mômes, quand ils se sentent heureux. »
Je leur voudrais des ailes!
Il fait pas comme il veut!
Dans sa courte voilée,
Le vent vacille un peu.
Il a trop voyagé
Et s’est sablé les yeux.
Dans sa double journée,
Il bossé pour deux
Et bousculé l’été
En attisant ses feux.
On l’a pas dénoncé;
On a éteint les feux.
C’est pas sa volonté;
Il fait pas comme il veut.
Tu voulais savoir pour ma montre!
— C’est un cadeau de mon oncle.
— Ton oncle, c’est qui?
— C’est le frère de mon père.
J’aimais bien quand c’était lui qui me gardait.
— Et il était comment?
— Comme un oncle.
L’odeur de café-tabac!
Alors, mon oncle est entré, tremblant comme un jouet cassé.
L’abri de ses bras. Je me souviens de ça, l’odeur de café-tabac.
Mon oncle m’a regardé, trois mots dans ses dents serrées.
L’abri de ses bras, odeur café-tabac et il m’a dit: Je te crois.
Comme s’il en pleuvait!
Quand l’on dans le coeur la tendresse et
L’humour, que peut-on vouloir de plus?
De l’endroit où j’étais?
De l’endroit où j’étais et du temps qu’il faisait?
Il n’y a, tu sauras, qu’un seul Roi de Pique.
Si les rois étaient deux, ce s’rait pas le même jeu.
De l’endroit où j’étais et du temps qu’il faisait?
Le vent parle à mi-voix et l’enfant est artiste.
Tu n’es pas indulgent et tu n’es pas patient.
De l’endroit où j’étais et du temps qu’il faisait?
Si tu vas par là-bas, tu trouveras personne;
C’est au bout du couloir; mais tu es en retard.
De l’endroit où j’étais et du temps qu’il faisait?
Je t’entends dire trois mots!
La pluie effraie les toits;
De longues gouttes d’eau,
En forme de longs doigts,
Rampent sur les carreaux.
Si le feu est de braise,
Il fait même un peu froid.
J’opte pour une chaise,
Pour ce qui est de moi.
La nuit est restée fraîche
Et le silence est faux.
Alors que je me sèche,
Je t’entends dire trois mots:
« Demain me reverra. »
De l’odeur du temps!
La fleur de l’automne n’est pas une nature-morte.
Une goutte de rosée et elle sourit encore.
Que tu ne saches pas!
C’est à l’imparfait que les désirs se conjuguent.
Il paraît que c’est vrai que tu ne saches pas.
Le camion s’arrête pas!
Tu es abandonné là, sur le bord de la route;
Ton coeur est en chamade.
Le camion s’arrête pas et la pluie te déroute;
Tu hoquètes par sacccades.