Histoires de bestioles,1!


J’ai jeté mon bras et je l’ai attrapée. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça.
J’ai déplié mes doigts, j’avais une demoiselle dans le creux de ma main.
Elle était bleue. Elle s’est vite redressée, elle n’avait pas l’air effrayé.
Elle s’est envolée, puis est revenue se poser sur le bout de mon doigt.
Elle a nettoyé ses ailes. Elle est repartie, sur la pierre d’à côté, la suivante… Elle s’est mise à froufrouter avec ses congénères, je ne l’ai plus distinguée.

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Le parfum d’un café!




Une mouche sur ton nez,
Un frelon en église,
Ton enfant fatigué,
Le moustique qui te vise.

Le parfum d’un café,
Le sourire de la brise.
Un instant négligé,
Que, seul, tu dévalises.

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Je vais pas consulter!


Je sais pas si j’ai froid,
Je sais pas si j’ai chaud.
Je me grelotte, moi
Et je sue de la peau.

Une histoire de volume
De morve à évacuer.
Je dirais c’est un rhume,
Je vais pas consulter.

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Dans les grands yeux d’Isabell



Je grimpe après l’escabel
Et m’insinue au grenier.
L’odeur de poussière-recel
Et la lune pour éclairer …

La poussière sent Isabell
Et ses pelotes, au plancher.
Elle est là, sa vie est belle,
Car je l’entends chantonner.

Je parle avec Isabell
Et je la fais rigoler.
Elle glougloute des aisselles
Et me fait sa révérée.

J’ai des nouvelles pour elle
Et, parfois, de la pâtée.
Elle surveille mes poubelles
Et elle viendra m’alerter.

Quand je reprends l’escabel,
Elle me regarde m’éloigner.
Dans les grands yeux d’Isabell,
J’aime à venir me plonger!

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Une âme en exil!




On a, ici, une âme muette
A qui on a volé son nom.
Une petite âme-pâquerette,
Arpentant le chemin tant long.

Il pleuviote encore sur sa tête,
L’eau s’infiltre dans son blouson.
Il ne lui reste qu’une allumette
Et ses doigts sont comme des glaçons.

Il fume sa dernière cigarette,
La nuit est noire comme un plafond.
Il s’endort, les mains sur sa tête
Se refermant, dans des frissons.

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