Les temps arrêtés d’Octembre!


Les fougères étaient fauves et roussissaient.
On entend le vent craquer dans les conifères.
La bruyère était sèche; un geai criait, au loin.
Un ruisselet, tragique, finissait de s’écouler.
Une libellule étale, sur un jonc, hors temps.
La lumière était étrange, comme aveuglée!

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Après toutes ces années!

Je regarde mon Amour de renaître, après toutes ces années.
Il saute, de visage en visage, et, d’un être à une fenêtre ; il ne
M’a pas déserté. Par la fenêtre, passe l’insecte ; les bois sont
Verts-bleuté ; on entend toutes les images de la vie sacrée !!

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Comme ça, il apprend!



— Est-ce que tu as une personne de confiance vers qui tu peux te tourner?
— Oui, mon oncle! Mais, je lui ai pas dit car il va aller cogner mon père et il est beaucoup plus petit.
— Il est comment, ton oncle?
— Il est gentil, tout doux. Il a pas fait beaucoup l’école. Il me ramène des cailloux, quand il rentre de vacances. Moi, je les montre au prof ; comme ça, il apprend.

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C’est un sentiment profond!


C’est un sentiment profond
Une griffure avec deux tons
Un peu comme la vague
Se déchire ventre au sable
Un devoir d’abandon
Un plus grand terrain vague
Un accroc véritable

C’est un sentiment profond
Le point d’orgue de l’un des tons

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D’autant qu’ils te chahutent!


Par leur vision du truc
Et le vent dans leurs dents
Aussi leur peur du truc
Qui a l’air d’un serpent

Par leur regard de schmuck
Devant tes boniments
L’arrachage de perruque
Quand tu veux un instant

Par leur magie du truc
Qui t’emmerde jusqu’au sang
Et aussi sur ta nuque
Leur doux souffle d’enfant

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Comment ça?

Comment ça, ils font pas les Rouleaux de Printemps?
Mais, tu m’avais bien dit qu’on mangeait au Chinois!
J’en veux pas, tes merdouilles; ils ont pas des Nems?

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Je vais m’assoir devant!


Vient le vent qui s’accroche au portail;
Je vais m’assoir devant.
Vient le temps et toutes ses funérailles;
Je vais m’assoir devant.
Vient le chant de cet épouvantail;
Je vais m’assoir devant.
Le printemps est le temps des semailles;
Je vais m’assoir devant.
Et l’Autan vient secouer les clochailles;
Je vais m’assoir devant.

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Tirez pas les oiseaux!


Je sais pas ce qu’elle fout, la cigogne! C’est pas conventionnel; elle est toujours en retard. Apparemment, elle ferait du low-cost. Les langes des petits anges sont en polychromite; ils pètent à l’élastique et on n’a droit qu’à deux couleurs; en plus, elles font des heures et, du coup, les bébés tombent un peu partout. L’autrefois, il en est tombé un chez nous; il a atterri dans la mare. C’est le premier enfant canard! Il ne sort pas de l’eau. Il flotte sur le dos, les yeux dans les étoiles; ça, c’est plutôt la nuit. Le jour, il flotte aussi. Sa mère et moi, on n’ose pas s’approcher, tellement il est beau; on le regarde flotter. Tirez pas les oiseaux!

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L’aube était encore mince!

Il m’a dit: « J’ai une question. » Je me suis assis à côté du môme et j’ai regardé la rivière. Il réchauffait le café, écartant la fumée de ses yeux, comme si c’était une guêpe. « Il faut que tu saches quand tu es dans la réalité. Ici, c’est un bon endroit. Tu voulais savoir quoi? » Assez vite, il a répondu: « Je sais plus. » Il est revenu à son café et, moi, à ma rivière …

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