Faut lâcher du lest!

Pas un mot de trop,
Faut garder l’tempo.

Moi, où vais-je? Où courge?
Dans quelle étagère?
J’écris tout en rouge.
J’ ne vois que l’hiver.

Pas un mot de trop,
Faut garder l’tempo.

Chacun cherche sa place,
A laisser une trace.
Dans ce monde sot,
Y en a qui sont d’trop.

Pour chanter solo,
Il faut de l’adresse.
Si tu chantes, mais faux,
Toi, tu m’intéresse.

Naître rossignol,
C’est avoir du bol.
Si tu veux chanter,
Ne sois pas gêné.

Pas un mot de trop,
Faut garder l’tempo!

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Comment vas tu?

Oh, dis moi ce qu’il t’arrive, mon frère.
On te dirait déjà en enfer!

Ton dos, tes dents,
Ta femme, l’argent.
On dirait que tout se débine.
On dirait que tout t’assassine!

Tu as tout à fait la tête
De celui que la mort guette!

Ta voix pleure.
Ta voix tremble.
J’ai devant moi une bonne heure.
Buvons un café ensemble!

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Questions de parents

— Quel monde va t’on laisser à nos enfants?

–Pourquoi vouloir pour eux un monde meilleur?

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Vouloir un monde meilleur pour eux, pourquoi ne pas le comprendre ainsi : « Si on arrange notre monde à nous, ils auront le leur! »

Quel sera leur monde après nous? Le même, sauf qu’on y sera pas. Ils continueront, comme on l’a fait!

Ils lutteront comme ils peuvent. Ils le font déjà. On ne peut les protéger de rien!

Leur monde et le notre ne sont pas séparés par une frontière. Ils coexistent! C’est juste le temps qui s’agite et glisse clairement dans la mauvaise direction.

Le drame serait que les générations qui se succèdent aient à se battre côte à côte. Coude à coude et non plus chacune en son temps!

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Ne pas le comprendre, c’est un peu comme vouloir les choses molles et le temps docile!

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Il était une fois…

Le décor: une clairière tout au fond des bois, en des temps imaginaires.

Trois personnages: Chapeau-Laideron, Rocon des bois et le lutin Morte-couille.
Trois artefacts: un fût d’angeline fraîche, une carte des lieux et une bourse bien garnie.

Chapeau-Laideron a la carte, Rocon a les sous et le lutin l’angeline.

Chapeau-Laideron a grandi. Délaissant la grand-mère, elle court après le loup, espérant lui plaire.
Rocon des bois, héros aux temps héroïques, n’est plus maintenant qu’un Rocon alcoolique.
Morte-Couille, lutin donc petit, a du mal à s’orienter. Il cherche un raccourci qu’il ne trouvera jamais.

Chapeau-Laideron veut les sous pour mieux se fagoter. Rocon des bois veut à boire; c’est pas compliqué. Morte-couille veut rentrer chez lui ou ailleurs; on ne le sait.

Il leur faut bien trois plombes pour échanger. Ils sont mous; ça me gave.

Rocon des bois boit et est bientôt bourré. Il fait du gringue à la gueuse qui commence à s’enfiévrer. Le nain de poche lit la carte mais ne peut pas la replier. Elle est plus grande que lui; il devra la laisser.

Ils sont nuls, nuls nuls! Je préfère arrêter. On ne peut pas faire une histoire avec des brêles pareilles. Je les laisse au fond des bois. J’espère que personne ne les trouvera!

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En vacances à Ganavay!


Je descends à la plage,
Quand le temps le permet.
De temps en temps, je nage,
Sans jamais m’attarder.

Quand descend la marée,
Je me rends à la plage.
Là, je viens regarder
Ces mini-aquariums
Que la mer a laissé.

Quand descend la marée,
Je me rends à la plage.
Là, je vois évoluer
Des êtres-minimum,
En un temps arrêté.

Crabes sous coquillages,
Crevettes et anémones,
Un poisson pris en cage.
La mer prend; la mer donne.

C’est dans ces flaques sages
Que je viens regarder.
Là, je les vois qui nagent,
Sans être bousculés.

Je m’en vais à la plage,
Quand descend la marée…

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Quand on voit!

Honte à celui qui, quand il voit, fait comme s’il ne voyait pas.
Honneur à celui qui ne peut pas ne pas voir!

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Un sale con!

Cet homme, quand il s’amène
Sort comme d’une chambre forte.
A cultiver la haine,
Il la trouve à sa porte.

Critique avec les autres,
Pas tendre avec les siens,
Handicapé des autres,
Il mourra comme un chien.

Ses « T’es comme tous ces cons »
Ses « T’es un bon à rien »
Qu’il te dit à foison
Resteront dans ses mains!

Il porte tout son fiel
Dans le creux de ses mains.
Il pense aller au ciel,
Mais ce n’est pas certain.

Il a peur qu’à la porte,
On regarde ses mains.
Mais il pense faire en sorte
Qu’on n’y comprenne rien.

Même le chien des enfers
T’entendant aboyer
Partira vite sur terre,
Préférant t’éviter.

Ton fiel sur tes doigts
Est une sombre affaire.
Tu connaitras l’effroi.
Bientôt seul en enfer.

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