Ils vivent au fil du temps,
En des aubes indécises.
Et ils craignent le moment
Où leur patte sera prise.
Trop vieux pour le printemps,
Ils ont un cœur cerise.
Un cerveau cerf-volant,
Frissonnant dans la brise.
Ils n’écoutent pas vraiment,
Le doux chant de la grive.
Leur âme est en tourment,
Comme enfant que l’on prive.
Figés, arrêt du temps,
Dans leurs aubes indécises.
Ils la paieront longtemps,
La leçon mal-apprise!
On en croise souvent,
Emportées par la bise,
De ces âmes d’enfants,
Gentils enfants pare-brise.
Un enfant vieillissant,
Frissonnant dans la bise.
Un enfant pour longtemps,
Souffreteux cœur cerise!