Au grand feu des âmes!



Il quitte la rive, nuitamment,
Sur son frêle esquif.
Il va vers l’île aux serpents,
Derrière les récifs.

Là-bas, il construit son chant,
Se baignant aux flammes.
Et puis il brûle nos tourments,
Au grand feu des âmes.

L’ange a un rire étonnant,
L’œil contemplatif.
Et la mémoire des temps,
Dans son esprit vif.

Quand il revient, pour un temps,
Il change de gamme.
Il chante un conte aux enfants,
Danse avec les femmes.

Ses propos sont astringents,
Il pique dans le vif.
Il te laisse, le cœur saignant
Et dubitatif.

Il devient ce vieil enfant
Qui entend les âmes.
Il repartira, pourtant,
Craignant la réclame.

Il quitte la rive, nuitamment,
Sur son frêle esquif.
Il va vers l’île aux serpents,
Derrière les récifs.

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Miroir-alouette!


Miroir-alouette,
Au venin-sourire!
Une odeur suspecte
M’invite à m’enfuir.

Saut par la fenêtre
Peut vous divertir,
Cette odeur suspecte
A su vous sourire!

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Le Germinal!


On a, dans le bocal,
Un bocal plus petit,
Où on va jouer au squale,
Puisque ça nous suffit.

On y tourne, en local,
Jusqu’à fin de la nuit.
En fait, c’est pas si mal.
Personne ne nous poursuit!

On a, tous, un local
Où on range nos soucis.
Il est un peu bancal
Et bordélique, aussi.

On a, tous, un fanal.
L’hiver nous rétrécie.
C’est par le germinal
Qu’on a conçu la vie!

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Au moulin de Tranche-épine!


Va faire un tour,
Vers le Monde-Alentours.
Va dedans toi,
Pour y ranger tout ça!

Va faire un tour au moulin de Tranche-Épine.
Dis-moi la belle odeur de la farine.
Va regarder l’étable des vaches câlines.
Vont-elles bien? Ont-elles soif et puis famine?

Va faire un tour,
Vers le Monde-Alentours.
Va dedans toi,
Pour y mettre tout ça!

Va visiter la ferme de Fend-l’Écu.
Redis-moi le parfum de la charrue.
Est-ce qu’en été, le blé est bien dru?
Va inspecter le fond des bois touffus.

Va faire un tour,
Vers le Monde-Alentours.
Va dedans toi,
Engranger de la joie!

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De l’amour-ailleurs!


Une Nocturnelle,
Aux doux yeux malicieux,
Charme une Pipistrelle,
Au regard langoureux.
Ils dansent la galantelle,
Tels de vrais amoureux.

Comme leur ritournelle
Se fait beaucoup d’envieux,
La belle Nocturnelle
Se fait crever les yeux.
On tue la Pipistrelle,
Les gens rentrent chez eux!

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Oui, mais non!

Oui, mais non.
Tu crois que c’est facile!
Pas question,
Cette fois, que je rempile.
Sans façon!
Je m’éloigne du péril.

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Je vais te dire un secret!


Je vais te dire un secret,
Je suis un virus.

Pas celui qui te la met,
Le sourire en plus.
Celui-là s’appelle Progrès,
Une merde de plus!

Je vais te dire un secret,
Je suis un virus.

Avec du sang de navet
Et un cœur plexus.
Je suis en toi, désormais,
Je vis sans versus!

Je vais te dire un secret,
Tu es un virus.

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Le voyage du lutin!


Il y a des lutins,
Dans le fond de nos bois.
Il se cachent très bien
Et personne ne les voit.

Comment vit un lutin?
En fait, je ne sais pas.
A la croix des chemins,
Il y en a, parfois.

Chaque année, le lutin
Voyage, à petits pas.
L’été est déjà loin,
Le lutin prend la voie.

A la croix des chemins,
Il arrête son pas.
Il attend un copain,
Pour aller tout là-bas.

J’ai trouvé un lutin,
Il était sur ma voie.
A la croix des chemins,
Lui, il m’attendait là.

Oh, je me souviens bien
Du voyage, cette fois.
On était allé loin,
Marchant à petits pas.

Comment est un lutin?
Tu voudrais savoir ça.
Écoute bien, mon gamin,
Il est comme toi et moi.

Il voit un peu plus loin
Et vit, à chaque pas.
Il n’a besoin de rien
Car il a tout déjà!

Comment vit un lutin?
En fait, je ne sais pas.
A la croix des chemins,
Va voir s’il y en a.

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