Au grand feu des âmes!



Il quitte la rive, nuitamment,
Sur son frêle esquif.
Il va vers l’île aux serpents,
Derrière les récifs.

Là-bas, il construit son chant,
Se baignant aux flammes.
Et puis il brûle nos tourments,
Au grand feu des âmes.

L’ange a un rire étonnant,
L’œil contemplatif.
Et la mémoire des temps,
Dans son esprit vif.

Quand il revient, pour un temps,
Il change de gamme.
Il chante un conte aux enfants,
Danse avec les femmes.

Ses propos sont astringents,
Il pique dans le vif.
Il te laisse, le cœur saignant
Et dubitatif.

Il devient ce vieil enfant
Qui entend les âmes.
Il repartira, pourtant,
Craignant la réclame.

Il quitte la rive, nuitamment,
Sur son frêle esquif.
Il va vers l’île aux serpents,
Derrière les récifs.

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