Dis, quand tu tournes les pages
De ton grand livre d’images,
Tu devrais mieux te méfier.
Tu vois les feux de Carthage.
On trouve des dents sur la plage
Et de très belles pensées.
Tu vois les temps d’un autre âge.
C’est bien du sang dans les cages,
L’histoire est bien romancée!
Tu regardes les libérés,
A des replis, s’accrocher.
Tu regardes des révoltés,
Accusés de trop crier.
Tu regardes les estropiés,
Las et contraints de marcher.
Tu regardes des enchaînés,
En train de mieux galérer.
Tu y vois des naufragés,
En des vieux temps arrêtés,
Essayer de bien ramer,
Dedans des bateaux coulés.
Si tu regardes davantage,
Dedans ta boite à présages,
Tes yeux vont se dessiller.
Dis, quand tu entends l’orage
Qui court au fil de tes pages,
Essaie de ne pas pleurer!
Dis-toi que c’est bien dommage,
Que l’homme est con à tout âge,
Que c’est écrit avec les pieds!