Je suis au garde-à-vous,
Devant l’œil d’un hibou.
Quand il surveille les champs,
Il ne fait pas semblant.
Le hibou fait hou-hou
Et me dit, tout à coup :
« Attention, dans les champs,
Il y a un serpent! »
Le serpent est devant
Un gentil petit faon,
Occupé à brouter
De la rosée des prés.
Le serpent dit au faon :
« Moi, je suis en argent.
Toi, tu es tout tâché;
Va dans l’eau te laver! »
Le faon va au ruisseau
Et se baigne aussitôt.
Puis après, il s’étend,
En reniflant le vent.
Le faon regarde l’eau
Qui coule dans les roseaux.
Tout à coup, il entend
Le cri du grand bruant.
Le bruant, s’il est grand,
Est encore un enfant;
Il a quitté le nid,
Quand sa mère est sortie.
La maman du bruant
Vient chercher son enfant
Et le ramène au nid,
A côté de l’abri.
Dans l’abri du jardin,
Se cache un orphelin,
Un petit rat des champs
Qui était trop gourmand.
Je lui apporte du grain;
Je le caresse un brin
Et je vois un vieux gant,
Recouvert de piquants.
Les piquants sont vivants;
Ce n’est pas un vieux gant.
Je vois un hérisson
Qui fait bien attention.
Dans mon jardin d’enfant,
Où il revient souvent,
J’ai construit une maison
Pour le vieil hérisson!