
Je m’en fous qu’il fasse froid,
Qu’aujourd’hui, ce soit l’hiver.
Car, au dedans de moi,
Je dors au fond de la terre.
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Aujourd’hui, c’est ton ombre
Qui se colle à tes doigts.
Elle éclaire les murs sombres
Et ouvre grand ses bras.
Elle dessine des horreurs,
Le lapin de la peur,
Le pigeon massacreur
Et puis un doigt d’honneur.
Elle te montre les dents
Du grand carnivorant.
Elle ne fait pas semblant,
Tu te caches sous un banc.
On dit souvent aux anges :
« Bienvenue sur la Terre ».
L’ange est un être étrange
D’où s’échappe la lumière.
Dans le sourire d’un ange,
Il y a bien matière
A nettoyer la fange,
Où Dieu nous laisse faire.
On dit souvent d’un ange
Qu’il est beau et très fier.
S’il s’agit d’un archange,
On le trouve militaire.
Et quand revient l’archange,
C’est aussitôt la guerre.
Ils sont forts, les archanges.
Ils combattent bien l’enfer.
Et tous les petits anges
Sont priés de se taire.
Et tous les petits anges
Doivent aller à la guerre.
C’est un temps de moisse.
Je tremble comme un brole,
Je suis englumé.
Je me farmachoisse,
Dans de mauvaises groles,
En courant les pieds.
Je me rétamoisse,
En glissant du sol,
Je me suis tombé.
Mon genou qui boisse
Chahute ma guibole
Et me fait gueuler.
Il s’est cassé la gueule en courant à la pharmacie.
Peut-être, il pleuvait. Vous avez pas comprené?