Ton père était horloger!


Le temps est au supplice,
L’horloge va s’accélérer.
Il te faudra, complice,
Si bien vite t’y adapter.

Il te faudra, novice,
Si bien trop vite t’injecter
De grandes ampoules de vice,
De désirs prématurés.

Il te faudra, factice,
Si bien vite te pirouetter.
Tu as vu les prémisses,
Ton père était horloger!

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Est-ce qu’on t’a rendu fou?


Est-ce qu’on t’a rendu fou?
C’est, je crois, ce qu’on m’a fait.

On m’a tordu, par dessous,
Pour modifier mes pensées.
Et on a mis à genoux
Toutes mes velléités.

On m’a traité comme un fou,
Quand j’étais encore entier.
Si je suis plus fou que vous,
Je ne veux plus écouter!

Vous m’avez traité de fou
Et d’esprit contaminé.
Je ne crois plus vos tabous
Ni vos contre-vérités.

Est-ce qu’on t’a rendu fou?
C’est, je crois, ce qu’on m’a fait.

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Va porter la nouvelle!


Derrière la fenêtre fermée
D’une chambre d’hôtel.
Sous un carton oublié,
Près du tas de poubelles.

Dans cette lumière jaunie,
La vie se fait la belle.
Il y a quelqu’un, ici.
Va porter la nouvelle!

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Dans l’œil de Cocobélix!



Dis-moi, Cocobélix,
Ô toi, le bien nommé,
Peux rester assix,
Arrêter de piailler?

Je disais à vendredi
Que j’étais pas un dimanche.
Je criais à la folie
Qu’il fallait qu’elle se débranche.

Vois-tu, Cocobélix,
Tu as de riches idées.
Il te faut un publix
Qui puisse te comprener.

A la regarder d’ici,
On voit bien que la mer penche.
Du loin où elle se tapit,
Elle nous observe , en comanche.

Si t’as de belles réplix,
Ton poisson est noyé.
Que dirais-tu d’un fixe,
Pour te sur-méninger?

Ça ne peut être qu’ici
Que vit la toute dernière chance.
Regardons sous le tapis,
Si elle a les coudées franches!

Sois sûr, Cocobélix,
Qu’on va bien t’écouter.
Un jour, la républix,
Viendra te médailler.

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Ne secoue pas trop les anses!


Tu te plonges dans la gourance,
Ce n’est pas du mâchefer,
Lui, cet enfant que tu tances,
Telle une bombe nucléaire.

Comme ton fils, je t’aime bien, toi.
Mais, j’aimerais être ailleurs.
Je n’aime pas trop ton grand doigt
Qui interdit de quatre-heures!

Ne secoue pas trop les anses,
Car tu en fais un gruyère.
Et je crois bien, quand j’y pense,
Qu’il devrait être en primaire.

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Dans le Livre des Âges!



Dis, quand tu tournes les pages
De ton grand livre d’images,
Tu devrais mieux te méfier.

Tu vois les feux de Carthage.
On trouve des dents sur la plage
Et de très belles pensées.

Tu vois les temps d’un autre âge.
C’est bien du sang dans les cages,
L’histoire est bien romancée!

Tu regardes les libérés,
A des replis, s’accrocher.
Tu regardes des révoltés,
Accusés de trop crier.

Tu regardes les estropiés,
Las et contraints de marcher.
Tu regardes des enchaînés,
En train de mieux galérer.

Tu y vois des naufragés,
En des vieux temps arrêtés,
Essayer de bien ramer,
Dedans des bateaux coulés.

Si tu regardes davantage,
Dedans ta boite à présages,
Tes yeux vont se dessiller.

Dis, quand tu entends l’orage
Qui court au fil de tes pages,
Essaie de ne pas pleurer!

Dis-toi que c’est bien dommage,
Que l’homme est con à tout âge,
Que c’est écrit avec les pieds!


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Je veux tenir la main de mon vieux!




Un vent de merde est à souffler sur l’Ehpad!
Les vieux, momifiés, s’encrèvent, se dégradent.
Se rétrécissent les visites, les escapades.
Un vent de merde est à souffler sur l’Ehpad!


Alerte, alerte, on enterre nos parents,
Encore vivants, loin et de nous sans.
Alerte, alerte, ça ne va pas du tout.
On est avec eux et ils sont avec nous!


J’y étais hier, 30 minutes avec grand-père.
J’y étais avant, 30 minutes avec maman.
Quels beaux souvenirs, cela va nous faire.
Ça pourrit la vie et ça fait mal aux dents!


Un vent de merde est à souffler sur l’Ehpad!
Sans nous à leur côté, il faudrait qu’ils y meurent.
Sans amour et sans vie. oh mon dieu, que c’est crade!
On veut être avec eux, on veut pas être ailleurs!

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